Il leur reste 42 jours pour construire leur défense et démonter les preuves du camp adverse. D’ici la prochaine audience, qui se tiendra le 18 juillet, les avocats de Dominique Strauss-Kahn et de Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui accuse l'ex-directeur du FMI de crimes sexuels, cherchent à aller vite et frapper fort, afin d’obtenir des éléments à l'appui de leurs thèses.
Le juge Michael Obus décidera au fur et à mesure quels éléments des deux parties - témoignages, expertises, pièces à conviction – sont recevables, d’ici le 18 juillet.
"Est-ce qu’on vous a déjà raconté des choses ?"
C’est dans ce contexte que les avocats de Nafissatou Diallo ont contacté, via un tiers, Patrick Lozès, le fondateur du Conseil représentatif des associations noires (Cran). Selon des informations Europe 1, l’ancien président du Cran a reçu un coup de fil, le 27 mai dernier - une semaine après la libération de DSK - du président d'une association américaine de défense de droits civiques avec qui il est en relation régulière.
Le contact appelait de la part des avocats de Nafissatou Diallo et était porteur d’un message bien précis : demander à Patrick Lozès s'il avait "des informations" contre l’ancien directeur du FMI et s’il était prêt à activer ses réseaux en France et à l'étranger pour chercher des éléments allant dans ce sens.
"On m’a demandé si j’avais des informations" :
"On m’a demandé "est-ce que vous avez des informations sur cette affaire, est-ce qu’on vous a déjà raconté des choses, est-ce que vous êtes au courant de quelque chose ?", a confié à Europe 1 le fondateur du CRAN.
Dans un second temps, le "messager" des avocats de Nafissatou Diallo a demandé à Patrick Lozès s’il serait prêt à collaborer pour chercher des éléments à charge contre Dominique Strauss-Kahn. L’intéressé n'a pas donné pas sa réponse à Europe 1 mais a laissé entendre qu’il serait prêt à agir si la réputation de la jeune femme était trop "salie" par les avocats de DSK.
"Si c’était le cas, beaucoup de personnes qui pourraient rester en dehors de cette affaire, ne pourraient pas faire autre chose que d’aider les Américains qui ont posé des questions", a conclu Patrick Lozès.