La réponse de Dominique Strauss-Kahn était attendue. L’ancien patron du FMI a demandé lundi à la justice new-yorkaise de rejeter la plainte au civil déposée par Nafissatou Diallo pour agression sexuelle. Comme argument, il invoque pour sa défense l'immunité au regard du droit international dont il bénéficiait, selon lui, au moment du dépôt de la plainte.
En vertu du droit international, DSK bénéficiait en tant que directeur général du Fonds monétaire international d'une "totale immunité judiciaire concernant une procédure civile" au moment où la plainte a été déposée le 8 août, a fait valoir son avocat William Taylor dans un document de 25 pages. Cette immunité civile a perduré même après sa démission du FMI le 18 mai, "jusqu'à ce qu'il puisse quitter les Etats-Unis", a-t-il ajouté, évoquant là aussi le droit international.
Le tribunal du Bronx qui a reçu la plainte "n'est donc pas compétent et doit la classer", a-t-il ajouté, en affirmant par ailleurs que la plaignante avait été "discréditée" durant la procédure pénale.
Deux procédures distinctes
Les défenseurs de DSK devaient répondre au plus tard ce 26 septembre à la plainte au civil déposée le 8 août par Nafissatou Diallo. Le juge McKeon leur avait accordé, à leur demande, 18 jours de plus par rapport à la date initiale du 8 septembre, en expliquant que lorsque la plainte au civil avait été déposée, l'ancien patron du FMI "faisait l'objet d'une procédure pénale et se concentrait logiquement" sur cette procédure.
Les avocats de Nafissatou Diallo ont vivement réagi lundi, dénonçant une "tentative désespérée" de DSK "pour éviter d'avoir à répondre des actes déplorables qu'il a commis contre Mme Diallo". Kenneth Thompson et Douglas Wigdor ont estimé que sa requête allait échouer. "Il n'est pas diplomate. Il était à New York pour des raisons personnelles, comme il l'a dit lui même. Il a lui même payé sa chambre au Sofitel, et il agissait évidemment pour lui même quand il a attaqué sauvagement Mme Diallo", ont-ils indiqué dans un communiqué.
Dominique Strauss-Kahn a regagné début septembre Paris. Le 23 août, un tribunal de New York avait en effet abandonné les poursuites au pénal contre lui. Mais, aux Etats-Unis, les deux procédures, civiles et pénales, sont distinctes