Un mois et demi après l'arrestation de DSK "pour tentative de viol présumée d'une femme de chambre, l'affaire semble prendre une nouvelle tournure. La justice américaine a levé vendredi l'assignation à résidence de Dominique Strauss-Kahn, le libérant sur parole, tout en indiquant que les poursuites pour crimes sexuels ouvertes à son encontre n'étaient pas abandonnées. La prochaine audience est prévue le 18 juillet.
Libéré sur parole - Dominique Strauss-Kahn a été libéré sur parole, a décidé le juge Michael Obus, mais le dossier DSK "n'est pas clos". La justice américaine a ainsi levé vendredi l'assignation à résidence surveillée de Dominique Strauss-Kahn. La caution de 6 millions de dollars qu'il avait versée lui a été restituée. La justice américaine a cependant conservé son passeport, ce qui signifie qu’il ne peut pas quitter le territoire américain, d’ici la prochaine audience, fixée au 18 juillet, mais qu'il pourra quitter l'Etat de New York.
Les poursuites contre DSK ne sont pas abandonnées - Les poursuites pour crimes sexuels ouvertes à son encontre ne sont pas abandonnées. Il reste formellement inculpé de sept chefs d’inculpation, dont tentative de viol et agressions sexuelles. L'avocat de DSK a annoncé vendredi qu'il allait réclamer l'abandon de toutes les charges retenues contre son client. Benjamin Brafman a réaffirmé que Dominique Strauss-Kahn était innocent des accusations de tentative de viol et agression sexuelle contre une femme de chambre et que sa version n'avait jamais évolué.
Un non-lieu ? - Le procureur de Manhattan se dirige vers un non-lieu dans l'affaire Strauss-Kahn, a reconnu vendredi l'un des avocats de son accusatrice, tout en assurant disposer de "preuves matérielles" incriminant l'ancien directeur général du FMI pour tentative de viol. "Elle n'a pas changé un seul mot" à sa version des faits, a ajouté l'avocat.
Peut-il encore y avoir un procès ? - "S'il y a procès, cette femme [Nafissatou Diallo] va être réduite en charpie lors des contre-interrogatoires", estime l'ancien procureur Jacob Frenkel. Pour lui, l'accusation a désormais trois choix : soit continuer les poursuites avec une forte probabilité de perdre un procès où le jury ne sera jamais unanime, soit poursuivre l'affaire en réduisant l'importance des chefs d'inculpation, soit encore abandonner purement et simplement les poursuites.
Une affaire sans précédent - Et si la suite de la procédure ne pouvait tout simplement pas être prévue, tant ce dossier est hors du commun. "Je n'ai jamais vu une chose pareille, cette journée est l'une des plus extraordinaires de l'histoire de la justice criminelle des Etats-Unis", a confié sur la chaîne CNN l'ancien procureur adjoint spécialiste des questions judiciaires, Jeffrey Toobin.