Si en France, la presse pointe surtout le bouleversement sur l'échiquier politique engendré par l'arrestation de DSK, la presse étrangère s'inquiète aussi des conséquences économiques, notamment en Europe.
L'interpellation du patron du FMI intervient à un moment délicat pour l'institution qui doit gérer une Europe toujours en pleine crise financière, souligne le New-York Times. La direction du FMI est à présent dans les "limbes" juge le Wall Street Journalpour qui le patron du FMI ne peut continuer à gérer la crise de la dette européenne en raison de la gravité des accusations portées contre lui. En outre, son immobilisation à New-York est problématique, juge le journal, alors qu'il était notamment attendu ce lundi à Bruxelles pour négocier un nouveau plan de sauvetage de la Grèce.
Quelles que soient les conclusions de la justice américaine, "les conséquences de cette affaire pour la finance internationale et pour la politique française sont d'ores et déjà très importantes", écrit pour sa part le Financial Times.
En Allemagne les journaux économiques Handelsblatt et Financial Times Deutschland soulignent aussi que cette affaire arrive à un très mauvais moment, alors que les discussions sur la dette grecque battent leur plein. Handelsblatt estime que les Grecs perdent un allié car DSK était plus prêt à plaider leur cause et le Berliner Zeitungécrit que si les faits s'avèrent exacts, c'est la fin de sa carrière à la tête du FMI et comme candidat à la présidentielle française.
La présomption d'innocence mise à mal
Dans l'ensemble, la presse juge que cette interpellation a de fortes chances de porter un coup définitif à ses ambitions présidentielles. Le quotidien britannique The Guardianabonde dans ce sens et écrit que l'affaire risque fort d'entamer l'éventuel futur politique de DSK car si la présomption d'innocence est un principe en droit, il n'est malheureusement pas une réalité politique, souligne le quotidien de tendance travailliste, qui estime que les politiques en France parlent déjà de lui au passé comme candidat à la primaire socialiste.
La presse espagnole n’échappe pas non plus à l’affaire DSK et accorde une grande partie de ses éditions sur le sujet. Avec, avant tout, l’image qui a fait le tour du monde : celle où l’on voit DSK avec les mains dans le dos, le visage fermé et entouré de deux policiers. Pour El Mundo, l’heure est à la "fin d’une ère dans l’économie mondiale". Dans un nouvel éditorial non signé, El Pais affirme également qu’il est "plus que probable que la carrière politique de Dominique Strauss-Kahn, un homme controversé, s’est terminée hier à New York". "Ni le socialisme français, ni le FMI ne peuvent continuer d’héberger un Strauss-Kahn accusé de violences sexuelles".
En Italie, le Corriere della Serasouligne que l'arrestation d'un dirigeant de stature et responsabilité mondiale ternit l'image de la France. "Ni la France, ni la gauche française, ni l'euro n'avait besoin d'affronter une situation aussi embarrassante".
Retrouvez le dossier sur l'affaire DSK sur Europe1.fr.