Les parents de Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol et d’agression sexuelle, sont des Guinéens de l’ethnie peule qui, contrairement à leur fille, n’ont pas émigré aux Etats-Unis. Mais la victime présumée de DSK est restée en contact avec eux, et mardi, elle a pu les joindre pour la première fois depuis le début de l’affaire.
"La famille affirme que le viol a bien eu lieu"
"Nafissatou Diallo peut téléphoner directement à ses parents depuis mardi avec un numéro de téléphone masqué", précise Sabine Cassou, journaliste spécialiste de l’Afrique, jointe par Europe 1, et qui a pu rentrer en contact avec les parents de la jeune femme. "Elle se trouve sous protection policière, donc elle a droit de téléphoner à ses parents, mais on ne peut pas voir son numéro, et personne ne peut l’appeler directement. La police tient en fait à la protéger des médias", a-t-elle indiqué.
Et selon la reporter de Slate Afrique, Nafissatou Diallo a répété à ses parents qu’elle était bien la victime de DSK. "Elle dit qu’elle a été violée. La famille affirme que le viol a bien eu lieu", poursuit la journaliste. "Elle donne des informations sur son état de santé, elle dit qu’elle est choquée, que sa fille est bouleversée, et que la prochaine échéance pour elle c’est vendredi. Elle ne voit pas plus loin que vendredi."
Blake Diallo n’est pas son frère
Face à l’impossibilité de joindre leur fille avant mardi, les parents de Nafissatou Diallo ont suivi l’affaire par voie de presse. Et ils n’ont pas apprécié la défense de DSK, notamment sur le caractère éventuellement consenti d’un rapport sexuel et sur la séropositivité supposée de sa victime. "Les parents sont complètement outrés par toutes ces rumeurs. La famille pense que ça fait partie d’une campagne pour la salir et permettre à la défense de Dominique Strauss-Kahn de la présenter sous son plus mauvais jour", raconte Sabine Cessou.
Enfin, les parents de Nafissatou Diallo ont affirmé que Blake Diallo présenté comme le frère de la victime par nombre de médias, ne fait en fait pas partie de la famille. L’homme est en fait un Sénégalais qui tient un restaurant à Harlem. Dans une interview à la radio africaine SudFM, il se présente d’ailleurs simplement comme un "bon ami" de Nafissatou, qui l’"appelle tous les matins pour voir si elle va bien". Selon Le Monde, daté de vendredi, l'homme serait même le "petit ami" de la victime. Contacté par l'AFP, il a expliqué ne pas être "un menteur. Je n'ai jamais dit qu'elle était ma soeur de sang, je n'ai pas de soeur de sang aux Etats-Unis. C'est une bonne amie, une cliente régulière du restaurant".