"Je suis venu ici pour m'excuser". Ce sont les mots de Dominique Strauss-Kahn adressés au personnel du Fonds monétaire international (FMI) et rapportés par une employée. L'ancien directeur de l'institution était venu dire "au revoir au personnel" lundi après-midi.
Le socialiste s'est rendu au siège de l'institution, au centre de Washington, accompagné de son épouse Anne Sinclair.
DSK est venu s'"excuser" et "dire au revoir"
Selon cette membre de l'institution, il aurait répété par trois fois : "je suis venu ici pour m'excuser auprès de ceux qui ont été blessés par toute cette histoire. (...) C'était une erreur de ma part (...) et je suis désolé des répercussions négatives que cela a eu pour cette institution". Et le Français d'ajouter : "ma venue (aujourd'hui) a aussi pour but de clore (mon passage à la tête du Fonds) et de dire au revoir".
L'ancien directeur du FMI, qui s'exprimait devant environ 700 personnes, a fait à plusieurs reprises l'éloge du personnel du Fonds, indiquant que ses années au FMI avaient été "les plus intéressantes de (sa) carrière professionnelle".
"Il y avait de l'émotion"
Un discours qui a été ponctué par "des applaudissements", "des prises de photos" et de l'"émotion" de la part des employés, a rapporté l'un d'entre eux.
"Il a eu une ovation debout. La salle était pleine, avec un accueil chaleureux et enthousiaste. Il y avait de l'émotion. Cela montre qu'il était vraiment apprécié. Il a été un grand directeur général. Il fallait donc qu'on puisse lui rendre hommage et qu'il puisse dire adieu à l'institution", a raconté à Europe 1 un autre employé du FMI.
Lagarde, pas de "meilleur successeur"
Dominique Strauss-Kahn a également indiqué que le Fonds avait "un rôle important à jouer", selon les dires de cette même employée du FMI. Mais, aurait-il ajouté, "je ne suis pas trop optimiste pour ce qui va arriver, [...] raison pour laquelle le rôle du FMI sera essentiel dans les mois qui viennent".
Christine Lagarde aurait rencontré "brièvement" Dominique Strauss-Kahn, selon un porte-parole du Fonds. Devant les employés, l'ancien directeur aurait estimé qu'on ne pouvait lui "trouver meilleur successeur" que l'ancienne ministre française de l'Economie. Et de préciser : "pas uniquement parce qu'elle est Française".
DSK est arrivé vendredi soir à son domicile de Washington, où il vivait avant d'être arrêté le 14 mai à New York. Il s'est éloigné ainsi de la résidence qu'il louait depuis trois mois dans le quartier de TriBeCa à New York.
Le 18 mai dernier, DSK avait démissionné de ses fonctions de directeur du FMI par une simple lettre envoyée depuis la prison de Rikers Island, à New York. Dans ce courrier, il exprimait sa pensée pour "les collaborateurs du FMI avec lesquels nous avons accompli de si grandes choses depuis plus de trois ans".