C'est une mise au point à destination de la France. Me William Taylor et Me Benjamin Brafman, les avocats de Dominique Strauss-Kahn, ont contesté mardi dans un communiqué des critiques surgies de ce côté-ci de l’Atlantique sur "une stratégie de défense qui consisterait à salir la plaignante".
Les avocats de DSK ont en effet engagé de détectives pour fouiller dans le passé de la femme de chambre qui accuse notamment l'ancien patron du FMI de viol, dans le but de la discréditer auprès des jurés le jour du procès. Une démarche qui n'a pas toujours été bien comprise.
Le système américain diffère du système français
Les deux hommes s'élèvent aussi contre les allusions aux "moyens financiers" de Dominique Strauss-Kahn, qui permettraient à ses avocats "de manipuler le système judiciaire pour arriver à un résultat favorable". "C'est faux", écrivent-ils.
"Le système judiciaire aux Etats-Unis diffère du système français en ce qu'il n'existe pas de ‘juge d'instruction’ indépendant qui enquête et fournit aux avocats les résultats de cette enquête", écrivent-ils dans le communiqué où le terme "juge d'instruction" apparaît en français.
"La défense doit conduire sa propre enquête"
"Aux Etats-Unis, un avocat de la défense doit conduire sa propre enquête sur les faits, de façon à représenter efficacement son client et à se préparer pour un procès", précisent-ils. Pour préparer le procès, dont la date n'a pas encore été fixée, les avocats de l'ancien ministre français ont demandé début juin au procureur de leur fournir des éléments sur tout témoin de l'accusation.
Parmi ces éléments figurent la présence éventuelle de "handicaps mental ou physique, troubles émotifs, dépendance à la drogue ou à l'alcool". Montrant clairement que leur cible était bien la victime présumée, ils ont réclamé tout élément sur l'éventuelle situation irrégulière aux Etats-Unis de ces témoins, et s'ils prévoient de réclamer des dommages et intérêts au civil.
"Ne pas se contenter des preuves fournies par le procureur"
"Même si l'accusation fournit à la défense certains résultats de son enquête avant le procès, elle ne fournit pas tous les éléments nécessaires à la défense de l'accusé, et souvent elle interprète ces éléments de façon différente", lit-on dans le document. "Un avocat aux Etats-Unis ne peut pas se contenter des preuves fournies par le procureur, il doit conduire sa propre enquête distincte".
Dominique Strauss-Kahn "n'est pas différent de tout autre accusé dans le système judiciaire américain". "Nous sommes certains qu'il aura un procès équitable" et "continuons à croire qu'il sera reconnu innocent", concluent les deux avocats.