Daniel Larribe : "on a eu chaud plusieurs fois, mais nous sommes là"

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avec Jean-Sébastien Soldaïni , modifié à
INTERVIEW E1 - Ex-otage au Sahel, Daniel Larribe raconte à Europe 1 comment il a été libéré.

L’INFO. Il confie avoir eu "peur" au moment de l’intervention française au Mali. L’ex-otage Daniel Larribe, détenu pendant plus de trois ans au Sahel et rentré en France mardi avec Thierry Dol, Pierre Legrand et Marc Féret, se confie mardi au micro d’Europe 1. Il raconte notamment comment s’est passée sa libération et comment il a réussi à tenir, en occupant ses journées.

La peur. Daniel Larribe explique que lors de l’opération Serval au Mali, il a eu "peur". "On a eu chaud plusieurs fois, mais nous sommes là", affirme-t-il aujourd'hui. "D’abord, on ne savait pas que c’était la France : les gens parlaient de Mig. Or les Mig, on s’était dit que ce n’était pas la France". "Un jour, on a entendu ‘Rafale’" et "on nous a appris que c’était la France", explique Daniel Larribe, qui était détenu avec Thierry Dol, à 1,5 kilomètre de l’endroit où Abou Zeid, l'un de chefs les plus radicaux d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a été tué.

Le récit de Daniel Larribe :

Daniel Larribe : "on se met dans un petit...par Europe1fr

La libération. Daniel Larribe raconte aussi comment lui et les trois autres otages ont retrouvé la liberté. "Quatre jours avant notre libération, une personne est venue nous voir et nous a dit ‘j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer, vous allez être libérés dans les sept, dix jours prochains’". L’otage était alors "un peu sceptique", jusqu’à ce qu’on lui indique qu’un accord avait été conclu. Le jour-même, "ça a été compliqué, on a été déplacés plusieurs fois avant d’arriver à un endroit où on a attendu".

"Les ravisseurs sont descendus, ils sont allés discuter avec des personnes, et puis à un moment donné, nous avons vu une personne arriver, je reconnaissais son visage mais je n’arrivais pas à mettre un nom dessus. Il s’est présenté : ‘Mohamed Akotey, président de la société Imouraren, je suis venu vous chercher, vous êtes libres’", raconte Daniel Larribe. "Nous avons patienté deux heures pour attendre l’arrivée des autres otages". Puis, un hélicoptère est venu les chercher pour les amener jusqu’à Niamey, la capitale du Niger. "J’étais dans l’hélicoptère, je regardais le paysage que j’avais pas pu voir de haut. Je goûtais le plaisir de la liberté de pouvoir voir des zones que je n’avais pu voir depuis trois années qu’au ras du sol", se souvient Daniel Larribe, décrivant aussi "cette joie de retrouver [sa] famille".

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Les conditions de vie. Comment tenir quand on est otage ? Comment survivre pendant plus de trois ans, loin des siens, privé de liberté ? "On se met dans un petit scaphandre, isolé du monde ", raconte l’ex-otage, insistant sur la nécessité de "se faire un petit programme pour la journée". Faire du thé le matin, faire sa toilette, la lessive, "étudier des plantes", "aménager le lieu de couchage" ou encore coudre : autant d’activités qui lui ont permis de "chasser toutes les idées négatives". Car "si on rentre dans un processus de pensée négative, on n’en sort pas". "Dès qu’il y avait une idée négative, il fallait la chasser, je pensais à un projet, j’allais décrire une plante de A à Z pendant trois-quarts d’heure, et je sortais de cette idée négative". De quoi être "un peu désemparé" quand les ravisseurs les faisaient changer de camp et qu’il fallait "se refaire des marques", car "à chaque camp, il fallait trouver quelque chose qui allait nous donner du courage".

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