L'Europe entière avait les yeux braqués sur Athènes mercredi. Le parlement grec a finalement adopté, à une courte majorité, le plan budgétaire d'austérité pour la période 2012-2015, impopulaire mais exigé par les créanciers du pays pour débloquer une nouvelle aide financière essentielle, a annoncé le président de la chambre.
Un parlement déchiré
Sur un total de 298 députés présents (sur 300 au total), le projet a reçu le soutien de 154 députés socialistes et d'une voix dissidente de droite, tandis que 138 députés de l'opposition ont voté contre. Une députée conservatrice de droite a bravé la consigne de son parti de la Nouvelle-Démocratie et a soutenu le plan, tandis qu'un député socialiste, Panayotis Kouroublis, a voté contre.
Immédiatement après le vote, le Premier ministre, Georges Papandréou, a annoncé l'exclusion du groupe parlementaire de Panayotis Kouroublis, ce qui réduit à 154 voix sur 300 la majorité dont dispose le gouvernement socialiste, confronté dès jeudi à un nouveau vote crucial sur la loi d'application du plan-cadre voté mercredi.
L'Union européenne soulagée
Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a salué mercredi la "responsabilité nationale" dont a fait preuve le Parlement grec, dans un message sur son compte Twitter. "Un deuxième vote positif - jeudi sur les modalités d'application - ouvrira la voie au déboursement de la prochaine tranche d'assistance financière" et à "un travail rapide sur un deuxième plan d'assistance", a-t-il souligné dans un communiqué commun avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
La chancelière allemande Angela Merkel a salué une "nouvelle vraiment bonne", selon un tweet de son porte-parole, Steffen Seibert. Angela Merkel a aussitôt appelé mercredi les banques allemandes à mettre un peu plus d'entrain à venir en aide à la Grèce, tandis que le patron de Deutsche Bank a déclaré s'attendre à "des charges importantes" pour les instituts concernés.
Nouveaux incidents devant le Parlement
De nouveaux affrontements entre des groupes de jeunes et les forces de l'ordre ont eu lieu mercredi juste après l'adoption par le parlement du nouveau plan d'austérité, sur la place centrale d'Athènes noyée sous les gaz lacrymogènes, ont montré les télévisions. Un député socialiste a notamment été visé par des projectiles, peu après avoir finalement voté pour le nouveau plan d'austérité grec alors qu'il avait menacé de ne pas le soutenir.