Au nord ouest de la ville de Donetsk en Ukraine se dresse Topaz, une usine créée du temps de l’URSS. Il y a quelques mois encore, elle produisait de l’armement pour l’industrie militaire et des produits électriques. Aujourd’hui, elle est à l’arrêt. Les travailleurs ont quitté l’usine mais le bâtiment ne désemplit pas.
Car aujourd’hui, Topaz a un nouvel intérêt pour les habitants du Donbass, puisqu’elle abrite le plus grand abri anti atomique de la ville. Ils sont des dizaines à venir s’y cacher, comme Larissa, 56 ans.
>> LIRE AUSSI - Donetsk, ville fantôme
"Mon mari sort de temps en temps pour acheter un peu de nourriture, raconte-t-elle à Europe 1. Mais mon fils et moi, nous vivons ici. On a envie de survivre, vous comprenez ?", explique la femme, la voix serrée. "Ils bombardent, ils nous tirent dessus. Il y a toujours ces deux secondes où on se demande si ça va tomber sur nous ou sur le voisin. C’est invivable."
Alors que l’armée ukrainienne continue son offensive contre les rebelles qui ont pris possession de l’est du pays, dans les sous-sols humides de Topaz, des vieillards dorment à même le sol. Des enfants jouent dans un coin. Ces riverains n’ont reçu aucune aide et la colère monte.
"Ma maison et celle de ma fille, les deux sont détruites", déclare Ludmila, retraitée, au micro d’Europe 1. "Je ne souhaite pas le mort de Porochenko, comme beaucoup. Ce que je lui souhaite, c’est que ses enfants se terrent dans les mêmes abris que nous. Qu’ils vivent sous les bombes comme nous et nos enfants."
Dans l’usine de Topaz, à chaque salve de tirs, les murs tremblent. Beaucoup d’Ukrainiens de l’Est reprochent à l’armée de s’attaquer à son propre peuple et souhaitent aux séparatistes une victoire éclair, pour enfin pouvoir sortir à l’air libre et reprendre une vie normale.