Le Kivu plongé dans le chaos. "Connaissez-vous le Kivu ? Un drame s'y joue". Ainsi débute la tribune publiée mercredi dans Le Monde, avec l’objectif d’attirer l’attention sur cette région située à l’Est de la République démocratique du Congo, frontalière avec le Rwanda et l’Ouganda, "l’une des plus belles du monde". Mais "hélas pour lui, son sous-sol regorge de matières premières", poursuit le texte, qui évoque "des bandes de mercenaires et de pillards de toutes sortes attirées par ces richesses faciles".
"Un nouveau degré" dans l’horreur. Les auteurs de cette tribune affirment que "l'horreur, ces derniers jours, a franchi un nouveau degré", évoquant l’action d’"escadrons" des rebelles du M23. "Ils ravagent et ils tuent. Et ils violent. Ils violent par centaines de milliers les femmes et les enfants pour terroriser la population. Ils violent pour détruire. Ils violent pour arracher à jamais les identités. Et les enfants qu'ils n'ont pas massacrés, ils les enrôlent de force."
L’ONU en accusation. Selon cette tribune, il s’agit là d’"un drame que la communauté internationale pourrait arrêter. A l'instant." Car, comme rappellent ses auteurs, "l'ONU a envoyé sur place, en 1999, une force de paix (la Moncuso, ndlr) qui compte aujourd'hui dix-sept mille soldats". Or, ces soldats "attendent une résolution du Conseil de sécurité qui leur permettrait d'agir". Et en attendant, ils "regardent et constatent".
Des signataires renommés et éclectiques. La tribune est cosignée par 20 personnalités de plus ou moins grand renom, et venues d’univers différents. Ainsi, l’ancien boxeur Mohammed Ali côtoie la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui et l'ancien président sénégalais Abdou Diouf. La Libérienne Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix 2011, le réalisateur américain Jonathan Demme, l’ex-président Jacques Chirac, l’ex-ministre Robert Badinter ou l’ex-résistant Stéphane Hessel, font aussi partie des signataires. Sans oublier Valérie Trierweiler, en sa qualité d’ambassadrice de la Fondation Danielle Mitterrand.
"C'est une initiative collective" explique Erik Orsenna, l'un des signataires, sur Europe 1. "Le Kivu connaît ce que l'on appelle la malédiction des matières premières.Nous en appelons aux Nations-Unies. Au fond, à quoi servent ces 17.000 soldats et cette force qui coûte chaque année plus d’un milliard de dollars"? S'interroge encore l'écrivain.