Des manifestations limitées mais violentes se déroulent depuis le début de la semaine dans les principales villes du Brésil, en particulier la plus grande, Sao Paulo, dans un contexte de mécontentement face à la morosité de l'économie, le niveau élevé de l'inflation et une criminalité importante. Environ 5.000 manifestants ont encore bloqué des rues et vandalisé des bâtiments jeudi à Sao Paulo, et des manifestations de ce type ont également eu lieu à Rio de Janeiro et Porto Alegre.
A Sao Paulo, les manifestants ont affronté la police, qui a procédé à près de 200 arrestations, tandis que des dizaines de personnes, dont des passants et des journalistes, ont été blessées. Les forces de l'ordre répondent de plus en plus violemment à ces rassemblements, par des tirs de balles en caoutchouc et des jets de gaz lacrymogène. Une photographie, largement diffusée au cours des derniers jours, montre un caméraman aspergé de gaz poivré par un policier.
Les manifestants protestaient en premier lieu contre une augmentation des prix des transports publics, ce qui a conduit certains commentateurs à lier ces rassemblements à l'inflation de 6,5% et au ralentissement de l'économie brésilienne. Les griefs exprimées sur place sont cependant bien plus vastes et concernent des sujets aussi variés que le taux élevé de criminalité, de récentes lois qui limitent les possibilités d'avorter, ou des transports publics surpeuplés.