L’INFO. Vanessa Tanasio est une miraculée. Cette Australienne de 41 ans a été ramenée à la vie après avoir été déclarée cliniquement morte pendant 42 minutes. Mère de deux enfants, elle avait été admise dans un hôpital de Melbourne après deux arrêts cardiaques. Lundi, la quadragénaire, qui se porte comme un charme, a pu rentrer chez elle.
Cliniquement morte. La semaine dernière, Vanessa Tanasio est transportée en urgence à l’hôpital de Melbourne. Victime de deux arrêts cardiaques causés par une artère bouchée, elle est déclarée cliniquement morte peu après son admission. Les médecins ne lâchent pas prise et utilisent un compresseur cardiaque externe, une machine qui reproduit de manière automatique un massage cardiaque. Le professeur Claude Le Feuvre, cardiologue à la Pitié-Salpêtrière et président de la fédération française de cardiologie, explique au micro d’Europe 1 que cet appareil "remplace le massage cardiaque fait par les secouristes" et "fait les compressions, automatiquement, à un rythme de cent par minute", permettant "d’assurer la circulation du sang".
Une machine lui a sauvé la vie. "Habituellement, explique le cardiologue, il y a le massage cardiaque, qui entretient la circulation du sang, et on utilise un défibrillateur pour faire repartir l’activité électrique". Mais dans le cas de Vanessa Tanasio, "il a fallu déboucher l’artère qui était responsable de l’arrêt cardiaque pour que le cœur redémarre". Pendant plus de quarante minutes, le compresseur cardiaque externe a donc permis d’irriguer le cerveau de la patiente. Qui s’est réveillé deux jours après l’intervention et a pu parler aux médecins, comme si de rien n’était. De quoi surprendre les médecins, qui ne s’attendaient pas à ce que le cerveau soit indemne. "C’est juste fantastique, ça m’a sauvé la vie", a commenté la miraculée.
Le même appareil en France. Le compresseur cardiaque utilisé par les médecins australiens est aussi employé en France par les services de secours, "le Samu en particulier", note Claude Le Feuvre. Dans l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, "on relaie ce compresseur cardiaque par une circulation extra-corporelle, une assistance circulatoire, qui permet à la fois de faire circuler le sang mais aussi de l’oxygéner". Quant à l’histoire de Vanessa Tanasio, elle rappelle "surtout l’importance du massage cardiaque, à commencer dès que possible". Et le professeur de rappeler qu’en cas d’arrêt cardiaque, "il y a 10% de mortalité [en plus] après chaque minute qui passe".