Déjà 300 jours de captivité en Afghanistan

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avec Didier François , modifié à
Pourquoi la libération des deux journalistes de France 3 est-elle plus longue que prévue ?

Les deux journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, sont retenus en otage depuis exactement 300 jours. Fin 2009, ils avaient été enlevés avec leurs trois accompagnateurs afghans à 60 km de Kaboul, dans la province montagneuse de Kapisa.

Depuis, les négociations n’ont jamais été rompues mais elles s’avèrent compliquées. Cet été, leur libération semblait proche, des rumeurs annonçaient une remise en liberté pendant la période de Noël. Mais depuis, c’est le silence radio.

Un contact régulier et validé

Les émissaires français chargés de négocier ont rapidement réussi à établir un contact avec les ravisseurs. Dès le 4 janvier, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner disait avoir "bon espoir" que les deux journalistes "soient vivants". Il y a donc des échanges réguliers, par le biais d’un intermédiaire afghan qui a un accès direct aux ravisseurs.

Cet homme mène les pourparlers au nom des ravisseurs et a pu apporter régulièrement des preuves de vie. Les négociateurs français ont ainsi pu parler plusieurs fois aux deux journalistes lors de courtes conversations téléphoniques.

Une libération avant Noël ?

Cette attitude des ravisseurs a permis aux autorités françaises de se montrer plutôt rassurante. Il a d'ailleurs été question d’une libération l’été dernier, juste avant le Ramadan. Après plusieurs mois de discussions, les exigences des ravisseurs étaient fixées et acceptées par les autorités françaises.

C’est pourquoi l'amiral Edouard Guillaud, le chef d’état major des armées, a fait part d’un certain optimisme fin septembre. Il y a "un espoir raisonnable" qu'ils soient libérés avant Noël, avait-il annoncé sur Europe 1.

Un obstacle de taille

Mais au-delà des exigences des ravisseurs, les forces françaises sont confrontées à un nouveau problème. Les habitants du village où sont détenus les deux journalistes ont observé que les opérations militaires françaises se faisaient de plus en plus rares depuis que les deux journalistes y sont retenus.

Libérer Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, ce serait donc faire une croix sur un “bouclier humain“ qui a permis au village d’être épargné par la chasse aux talibans. Pire, certains villageois redoutent des représailles françaises, une fois les journalistes libérés, malgré les assurances qui leur ont été données. Les négociateurs vont donc devoir s’armer de patience afin de gagner la confiance des villageois et faire libérer Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier.