>> L'actu. Gérard Depardieu a annoncé ce week-end vouloir rendre son passeport français. Il se serait également renseigné sur les conditions à remplir pour obtenir la nationalité belge. "De toute façon dans les critères actuels, Gérard Depardieu ne peut pas avoir la naturalisation puisqu'il faut trois ans de résidence en Belgique", a assuré sur Europe 1 Karine Lalieux, députée socialiste belge et membre de la commission des naturalisations au Parlement.
Des condition actuelles jugées trop souples. Jusqu'au 31 décembre prochain, les candidats à la naturalisation belge doivent simplement prouver qu'ils résident en Belgique depuis trois ans. Cette condition peut même être ramenée à la preuve de simples "attaches véritables" à la Belgique.
Une nouvelle loi plus sévère. Mais à partir du 1er janvier 2013, les conditions pour devenir belge deviendront drastiques. Deux procédures entreront en vigueur. La première, courte, prévoit qu'un étranger ne pourra demander la nationalité belge qu'après cinq ans de résidence. Il devra aussi prouver sa connaissance d'au moins une des trois langues nationales (le français, le flamand ou l'allemand) mais aussi "son intégration sociale et sa participation économique". Une seconde procédure pourra être ouverte au bout de dix ans de résidence outre-Quivrain.
Et pour Depardieu ? La nouvelle loi prévoit aussi la possibilité de naturaliser plus rapidement des personnes qui pourront témoigner d'un "mérite exceptionnel" dans les domaines scientifique, sportif ou encore culturel ayant permis le rayonnement international de la Belgique. "Avec cette réforme, la naturalisation sera une faveur accordée à des personnes qui ont apporté une plus-value, qui auront marqué de manière exceptionnelle par leur contribution", résume Jacqueline Galant, une députée libérale belge.
Mais pour Karine Lalieux, "on a plutôt l'impression que c'est pour échapper à l'impôt, à la taxation française, que Gérard Depardieu vient en Belgique". "Ce n'est pas un argument qui porte", a jugé la membre de la commission des naturalisations au Parlement belge. "Je ne voudrais pas que la Belgique soit juste un lieu où l'on n'a pas envie de payer ses impôts, où on échapperait à l'impôt de son pays, parce que l'impôt a du sens", a conclu cette élue socialiste.