Dernier jour de campagne au Sénégal

Le second tour de l'élection présidentielle au Sénégal opposera dimanche le président sortant Abdoulaye Wade à Macky Sall © MaxPPP
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Frédéric Frangeul et François Clauss

REPORTAGE -  Face au favori Macky Sall, la partie s'annonce difficile pour Abdoulaye Wade.

La campagne électorale touche à sa fin au Sénégal. Dimanche, les urnes rendront leur verdict et diront qui du sortant Abdoulaye Wade ou de son ex-Premier ministre Macky Sall sera le prochain président de la République. Si Macky Sall, à la tête d’un front uni de l’opposition, fait figure de favori, Abdoulaye Wade n'a pas dit son dernier mot.

Abdoulaye Wade, surnommé" le Vieux" par ses partisans, a poursuivi sa campagne jusqu'au dernier moment. A 85 ans, il paradait encore jeudi debout sur le toit de sa Mercedes noire, vêtu d'un boubou violet.  Dans les quartiers populaires de la banlieue sud de Dakar, Abdoulaye Wade a arboré un sourire figé. Devant ses fidèles, le président sortant croit néanmoins en un renversement électoral.

"Nous avons éveillé les consciences", estime N’Dour

Car, si Abdoulaye Wade est arrivé en tête au premier tour, avec 34,85% des voix contre 26,57% pour Macky Sall, la donne semble bien différente pour le second tour.  Son rival Macky Sall a en effet réussi à fédérer autour de lui les douze candidats éliminés au premier tour.  Il a également enregistré le soutien de nombreuses organisations de la société civile ou de mouvements de jeunes comme "Y'en a marre".

Pour son dernier meeting jeudi soir dans le stade Diop de Medina, Macky Sall a vu ses partisans chauffés à blanc par le populaire chanteur Youssou N'Dour. "Nous avons le sentiment d'avoir éveillé les consciences des Sénégalais et aujourd'hui, ils sont prêts pour le changement", estime le chanteur. "Macky Sall sera élu", prophétise celui dont la candidature à la présidentielle avait été rejetée par le Conseil constitutionnel.

La crainte d’une fraude électorale

Toutefois, l’issue du scrutin reste incertaine.  Et les observateurs craignent qu’une gigantesque fraude vienne fausser le verdict des urnes. Cette crainte est balayée d’un revers de main par Youssou N'Dour. "On n'arrête pas la mer avec ses bras", relativise-t-il.

90 observateurs de l'Union européenne ont été diligentés sur place pour surveiller la bonne tenue du srcutin.