Des Bangladais payés pour "liker"

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Des sociétés proposent des faux "fans" pour booster l’image d'entreprises auprès de leurs clients.

Elles sont surnommées "les usines à clics". Des entreprises, implantées au Bangladesh, proposent à des sociétés occidentales de soigner leur notoriété sur le web en boostant leur nombre de "like" - bouton j’aime- sur Facebook ou en créant de faux comptes Twitter pour augmenter leur nombre d’abonnés.

C’est ce qu’ont découverts des journalistes britanniques de l’émission d’investigation Channel 4's Dispatches. Une équipe s’est rendue dans la capitale bangladaise, Dacca, pour rencontrer le patron d’une usine à "like".

L’entreprise demande aux sociétés occidentales qui ont recours à ses services, la somme de 15 dollars (environ 11 euros) pour 150 "likes", rapporte le Guardian. En revanche, ce patron bangladais paie ses ouvriers du "like", qui font les trois-huit, 120 dollars (environ 90 euro)… par an. Une misère. Le salaire moyen d'un ouvrier au Bangladesh avoisine habituellement les 360 dollars par an (270 euros).

Le Bangladesh serait le troisième producteur mondial de… "like". Et ce fleurissant business concerne aussi les comptes Twitter des entreprises et leurs pages YouTube. De faux profils sont créés pour booster le nombre de followers ou le nombre de "vues".

Pourquoi les sociétés ont-elles recours à de telles pratiques ? Selon Graham Cluley, spécialiste du marketing sur le web, "il existe un véritable désir de la part des entreprises de booster leur profil sur les réseaux sociaux et de trouver des consommateurs en échange", rapporte le blog Big browser, citant le Guardian. Les internautes seraient, en effet, de plus en plus nombreux à vérifier la réputation d’une entreprise, via les réseaux sociaux, avant d’en devenir le client.