Des Iraniens condamnés pour avoir dansé sur "Happy"

Des captures d'écran de la vidéo incriminée © Capture d'écran
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avec AFP , modifié à

Sept Iraniens écopent de peines de prison et 91 coups de fouet avec sursis pour avoir tourné un clip sur la chanson de Pharrell Williams.

Pour avoir simplement dansé, ils ont été condamnés. Les sept Iraniens qui avaient tourné un clip sur la chanson Happy, de Pharrell Williams, échappent pourtant au pire. Ils écopent de peines de prisons et de coups de fouet avec sursis, a déclaré vendredi l'un de leurs avocats.

La vidéo, qui avait fait le tour du monde sur internet, montrait six jeunes hommes et femmes chanter et danser dans les rues et sur les toits de Téhéran. Les trois femmes maquillées ne portaient pas de voile, pourtant obligatoire en République islamique d'Iran. Il n'en fallait pas plus pour les milieux conservateurs iraniens, qui ont hurlé au scandale et au délaissement des valeurs pour un mode de vie occidental.

Lors de leur procès, les sept jeunes (les six acteurs et le réalisateur) ont été reconnus coupables de "diffusion illégale d'un film" et "relations illicites", a précisé l'avocat, Farshid Rofougaran. L'une des danseuses, qui s'était occupée de mettre la vidéo en ligne, a écopé de la peine la plus lourde : un an de prison et 91 coups de fouet avec sursis. Les six autres accusés ont été condamnés à six mois de prison et 91 coups de fouet avec sursis. On ignore si les sept jeunes vont faire appel.

Rohani demandait la clémence. Les participants à la vidéo avaient été arrêtés au mois de mai. Une "confession" avait été diffusée sur la télévision d'Etat iranienne et les jeunes gens libérés sous caution quelques jours plus tard. Cette arrestation avait largement été dénoncée. Le président iranien Hassan Rohani lui-même avait déclaré dans un message sur Twitter que "le bonheur est le droit de notre peuple. Nous ne devrions pas être trop durs face à des comportements causés par la joie".

Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé ces condamnations. "Avec ce verdict, l'absurde le dispute à l'injuste", a réagi Amnesty International dans un communiqué, estimant que si le jugement était confirmé, "ces personnes seraient condamnées et cataloguées comme criminelles uniquement pour avoir réalisé un clip vidéo en hommage à la joie".