Un remaniement est attendu. Un "comité des sages" pourrait au moins superviser l'équipe Ghannouchi.
Un remaniement de l'équipe de Mohammed Ghannouchi est attendu dans les prochaines heures, d’après le ministre de l'Education, Taïeb Baccouche. Non seulement les cinq postes laissés vacants par des ministres démissionnaires seraient pourvus, mais d’autres ministères pourraient aussi être concernés. Reste que les manifestants veulent plus. Ils exigent le départ pur et simple du gouvernement de transition de Mohammed Ghannouchi, contesté pour sa trop forte proximité avec le régime déchu de Ben Ali.
Un "comité de sages"
Pour éviter le vide politique, des négociations sont en cours pour créer un "comité de sages" qui remplacerait ou tout du moins superviserait le gouvernement de Ghannouchi. Car "la révolution de la jeunesse pourrait être perdue et exploitée par ceux qui appellent à un vide", a averti le général Rachid Ammar lundi, devant des centaines de manifestants, rassemblés devant les bureaux du Premier ministre. Pour ce chef d’état-major, qui avait refusé de réprimer les émeutes anti-Ben Ali, le vide gouvernemental pourrait menacer la révolution.
Selon Sihem Bensédrine, figure de l'opposition sous l'ancien régime aujourd’hui de retour à Tunis, cette instance pourrait comprendre des responsables politiques, des représentants de la société civile, des avocats et des responsables syndicaux. Est notamment cité le nom d’Ahmed Mestiri, un opposant qui a les faveurs des mouvements laïques et islamistes.
"Protection de la révolution"
Le Parlement, aux ordres du président déchu, pourrait être dissout, indique Sihem Bensédrine. Le "comité des sages" aurait alors pour mission de superviser le gouvernement de transition dont Mohamed Ghannouchi, dernier Premier ministre de Ben Ali, pourrait garder la direction.
"L'idée est de créer une sorte de conseil pour la protection de la révolution", a ajouté l’ex-opposante. Ce conseil rédigerait un nouveau code électoral et organiserait l'élection d'une assemblée constituante.
>> Retrouvez notre dossier spécial "La Tunisie, après Ben Ali"