Des manifestations monstres en Égypte

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C.B avec agences , modifié à
VIDÉO - Pro et anti-Morsi se sont affrontés lors de manifestations qui ont fait au moins 16 morts.

L'INFO. Un anniversaire sous haute tension. Dimanche 30 juin, soit un an jour pour jour après le premier discours de Mohamed Morsi en tant que président du pays, un vaste rassemblement a été organisé au Caire et dans plusieurs villes d’Égypte. D'un côté les pro-Morsi, de l'autre ses détracteurs. Au total, "plusieurs millions" de manifestants ont défilé à travers le pays. Il s'agit "de la plus grande manifestation dans l'histoire de l’Égypte" a rapporté l'armé égyptienne. Lundi, le mouvement Tamarrod, à l'origine de la contestation, a lancé un ultimatum : Mohamed Morsi a jusqu'à mardi pour quitter le pouvoir. Sinon, ce sera "le début d'une campagne de désobéissance civile totale", ont prévenu les opposants, qui réclament une élection présidentielle anticipée.

Seize morts dans les affrontements. Au moins seize personnes sont mortes dans les affrontements, dont huit dans des heurts en pro et anti-Morsi au Caire. Dans les provinces de Beni Suef, Assiout, Kafr al-Cheikh et Fayoum, six personnes ont été tuées. Un manifestant est mort asphyxié au Caire devant le palais présidentiel. Un autre a succombé à ses blessures à Alexandrie.

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Les anti-Morsi dénoncent une dérive autoritaire. Dimanche, la place Tahrir grouillait de manifestants comme au plus fort de la révolution en Égypte il y a deux ans. Des milliers de manifestants se sont regroupés sur cette place du centre du Caire, qui a été pendant plusieurs mois l'épicentre du mouvement qui a fait chuter Hosni Moubarak, le 11 février 2011. Cette fois, c'est la démission de son successeur, Mohamed Morsi, qu'ils réclament. Depuis plusieurs mois, les adversaires de Mohamed Morsi dénoncent une dérive autoritaire du pouvoir destinée à instaurer un régime idéologiquement et politiquement dominé par les islamistes, ainsi que son incapacité à relancer l'économie.

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"C'est une deuxième révolution". "Le peuple veut la chute du régime", ont scandé les manifestants, certains brandissant des cartons rouges à l'adresse du président, accusé de gouverner au seul profit des Frères musulmans, le mouvement dont il est issu. D'autres manifestants ont donc afflué, agitant des drapeaux, tandis que des haut-parleurs diffusaient des chants patriotiques.  "C'est une deuxième révolution, et Tahrir en est le symbole", affirme Ibrahim Hammouda, un charpentier venu de Damiette pour se joindre aux rassemblements anti-Morsi dans la capitale. 

Les manifestants place Tahrir :

Les pro-Morsi pour une "mobilisation générale". Ses partisans en revanche soulignent qu'il puise sa légitimité dans la première élection présidentielle libre de l'histoire de l’Égypte. Les partisans de Mohamed Morsi sont donc eux-aussi mobilisés pour défendre la "légitimité" du président égyptien, le premier à avoir été librement élu. Le Parti de la liberté et de la justice, émanation des Frères musulmans, a appelé à une "mobilisation générale" dimanche pour soutenir le premier  chef d’État civil et islamiste du pays. Ces derniers campent depuis vendredi dans le quartier de Nasr City, près du palais présidentiel à Héliopolis.

Huit morts en une semaine. C'est justement dans ce quartier que le gros des manifestations ont convergé dimanche, avec plusieurs défilés anti-Morsi. Redoutant de graves troubles dans cette épreuve de force, l'armée et la police se sont déployées à travers le pays pour renforcer la protection des installations vitales, notamment du canal de Suez. Alors que les heurts entre pro et anti-Morsi ont déjà fait huit morts cette semaine dont un Américain, les militaires se sont dit garants de la stabilité du pays si le climat de crise dégénérait. Dimanche, premier jour de travail de la semaine, de nombreuses entreprises et bureaux étaient fermés par mesure de sécurité.