L'ironie, la meilleure attaque contre les néonazis. En arrivant pour défiler dans les rues de Wunsiedel, samedi, 250 militants d'extrême-droite ne se doutaient pas qu'ils financeraient une association destinée à lutter contre leurs idées. Ces fans d'Adolf Hitler ont déclenché malgré eux une collecte de fonds pour l'association EXIT-Deutschland, en Bavière.
Un marathon de charité. Las de voir leur ville servir de point de ralliement aux militants néonazis, les associations et commerçants locaux ont cherché une alternative à leurs armes traditionnelles - protestations et recours en justice -, jusqu'ici inefficaces. "On peut faire plus que bloquer les rues et tirer les rideaux de fer des magasins", a expliqué l'un des organisateurs, Fabien Wichmann, soucieux d'explorer "les moyens d'agir" contre l'extrême droite radicale.
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Avec beaucoup de second degré, des banderoles remerciaient les "amis du sport" pour cette marche contre l'extrême-droite qui a rapporté 10.000 euros à cette association qui aide à la déradicalisation des néonazis. "Donnez, marchez", des affiches et des marquages au sol encourageaient les crânes rasés à continuer à manifester, donnant à cet événement l'allure d'un marathon bon enfant. "L'argent doit être utilisé dans la région de la Bavière", a déclaré Fabian Wichmann, un organisateur d'EXIT, au Spiegel, le magazine allemand.
EXIT, habitué du genre. Ce n'est pas la première fois qu'EXIT utilise ce genre de méthodes. En août 2011, les organisateurs ont mené un projet intitulé "T-shirt de Troie". Lors d'un rassemblement de néonazis, ils ont mis en vente 250 t-shirts portant le slogan "Hardcore rebelles, nationaux et libres". Mais ce que les acheteurs ignoraient, c'était qu'une fois passés à la machine, l'inscription s'effaçait pour les inviter à délaisser leurs idées racistes : "Ce que ton t-shirt peut faire, tu le peux aussi", disait le message après lavage.