Les ravisseurs présumés de trois travailleurs humanitaires français enlevés récemment au Darfour (ouest du Soudan) et en Centrafrique ont menacé lundi de tuer leurs otages si la France ne négociait pas directement avec eux.
"La France veut négocier via une tierce partie comme le Tchad. Or, nous rejetons cela", a indiqué l’un des porte-parole des ravisseurs. "Nous allons donc les tuer parce que la France ne veut pas négocier directement avec nous", a-t-il dit ajouté.
Le groupe de ravisseurs, qui se fait appeler "les Aigles de libération de l'Afrique", a revendiqué le 22 octobre l’enlèvement de Gauthier Lefèvre, un employé français de la Croix-Rouge internationale (CICR). L’humanitaire travaillait depuis quinze mois au Darfour, province située à l’ouest du Soudan.
Un mois plus tard, le 22 novembre, nouvel enlèvement, cette fois en Centrafrique. Le groupe annonce alors le rapt de deux humanitaires français de l'ONG Triangle GH kidnappés à Birao, située près des trois frontières centrafricaine, tchadienne et soudanaise.
Ce même groupuscule avait déjà annoncé le rapt en avril de deux humanitaires - une Canadienne et une Française - de l'ONG Aide médicale internationale. Les deux femmes avaient été libérées au bout de trois semaines de captivité.
Les motivations des ravisseurs restent floues. Contactés la semaine dernière par l'AFP, ils avaient indiqué ne pas viser des organisations humanitaires, mais la France en tant que telle à laquelle ils reprochent "sa politique dans la région".
La France ne néglige "aucune piste d'information, aucun contact qui pourrait (lui) donner des précisions" sur l'endroit où se trouvent les trois humanitaires français enlevés au Tchad et en Centrafrique et sur les moyens de les faire libérer, a déclaré mardi le Quai d'Orsay.