Des scientifiques russes et sud-coréens ont signé un accord mardi pour des recherches conjointes en vue de créer un mammouth, une espèce disparue de la Terre il y a quelque 10.000 ans.
L'accord a été signé par Vasily Vasiliev, vice-recteur de l'Université fédérale du nord-est de la République de Sakha, et par un des pionniers du clonage, le Sud-Coréen Hwang Woo-Suk, une personnalité controversée, de la Fondation pour recherche en biotechnologie Sooam.
Hwang Woo-Suk avait annoncé avoir réalisé deux "premières mondiales" en 2004 et 2005, affirmant avoir extrait une lignée de cellules souches d'embryons humains obtenus par clonage en 2004, puis onze lignées en 2005.
Ces "percées" avaient été jugées capitales car elles permettaient l'implantation d'organes sans rejet par l'organisme. Mais des spécialistes avaient rapidement révélé que le chercheur avait falsifié ses résultats et obtenu accidentellement ces cellules par parthénogenèse et non par clonage.
Premier défi : remettre en forme les cellules de mammouth
Hwang est en revanche l'auteur reconnu du premier chien cloné, baptisé Snuppy, en 2005. Les scientifiques veulent désormais cloner un mammouth, après que des restes de ces grands herbivores laineux disparus il y a des millénaires de la surface de la Terre pour des raisons encore discutées ont été retrouvés dans le pergélisol (permafrost) sibérien.
La Fondation Sooam va commencer ses recherches cette année, si les Russes parviennent à envoyer des bouts du mammouth retrouvé.
"En premier, et c'est le plus dur, nous devons 'restaurer' des cellules de mammouth", a déclaré Hwang In-Sung, un autre chercheur de Sooam. Ses collègues, aidés des Russes, vont tenter d'isoler des tissus bien conservés, dotés de gènes en bon état.
Transférer le noyau --qui contient le génome complet de l'individu-- de cellules somatiques du mammouth dans des ovules non-fécondés et énucléés d'un éléphant pourrait produire des embryons pourvus d'un ADN de mammouth, qui seront alors placés dans l'utérus d'une éléphante, a-t-il précisé.