Cinq mois de prison à cause de son homonyme. Après une bataille judiciaire de plusieurs mois, le jeune Franco-Marocain, Rachid Alamin, victime d'une homonymie a été libéré vendredi au Maroc où il avait été arrêté alors qu'il rendait visite à sa famille. "Après plusieurs reports, l'audience d'aujourd'hui a été présidée par un nouveau juge qui a décidé de libérer Rachid, détenu injustement depuis cinq mois", a déclaré son avocat Mohsin Ahamdanech.
Les faits remontent à décembre 2011. Rachid Alamin, un Franco-marocain vivant près de Lille, est incarcéré à la prison de Tétouan pour trafic de stupéfiants entre la Belgique et le Maroc durant l'été 2009.
Une lettre au roi
Mais selon son avocat, "le jeune Rachid n'aurait pas dû être arrêté." Un homme portant le même nom, connu des forces de police, avec la même orthographe, semble en effet être à l'origine de ce trafic, assure son comité de soutien dans un communiqué. Rachid Alamin a confirmé lors de l'audience : "Je n'ai aucun lien avec ce monsieur sauf que nous avons le même nom."
"Il était clair qu'il s'agissait d'homonymie, mais je ne comprends toujours pas la décision de l'ancien juge qui l'a maintenu injustement en prison pendant cinq mois", a déploré son avocat. Me Ahamdanech a également précisé qu'il a envoyé, le 26 mars, une lettre au roi et une autre au ministre de la Justice Mustafa Ramid, demandant une commission d'inspection "pour élucider les circonstances de ce procès. C'est ce qui explique sans doute le remplacement de l'ancien juge."
Une affaire "kafkaïenne"
"Quand il est allé au Maroc, pour voir de la famille, il a été arrêté à la douane, parce qu'il porte le même nom" que la personne condamnée, a déploré son ami Rémi Lambré, responsable de son comité de soutien qui avait affirmé que la police l'a incarcéré "sans aucune preuve".
Trois fonctionnaires du consulat de France à Tanger étaient présents à l'audience. Les proches de Rachid Alamin avaient rassemblé des soutiens politiques dans la région, notamment celui de Christian Vanneste, rapporte Le Monde. Le député du Nord évoquait récemment une affaire "kafkaïenne" et "un inexplicable acharnement".