Aux États-Unis, un simple commentaire ironique peut conduire tout droit en prison. Justin Carter, un Texan de 19 ans, en a fait l’amère expérience : arrêté en février et inculpé pour des "menaces terroristes", il est toujours en prison. Son crime ? Avoir posté un commentaire sarcastique sur Facebook. Ses parents ont alerté mercredi sur ses conditions de détention.
> A LIRE AUSSI : En France, Facebook n'est plus un motif de licenciement
"Je vais tirer sur une école, LOL". Tout est partie d’une chamaillerie sur Facebook à propos d’un jeu vidéo, raconte le Huffington Post. A quelqu’un qui lui disait qu’il était "cinglé", il a répondu : "Ouais, je suis vraiment cinglé, je vais aller tirer sur une école pleine d’enfants et manger leurs cœurs encore battant". Un commentaire assorti de plusieurs "LOL" et "jk", "mort de rire" et "je rigole", en langage ado.
Un signalement à la police. L’histoire aurait pu en rester là, mais une internaute canadienne tombée sur son commentaire n’a pas saisi l’ironie du propos, quelques semaines après la tuerie dans l’école de Sandy Hook, à Newtown. Se rendant compte que Justin Carter vivait à deux pas d’une école élémentaire, elle a prévenu la police. Qui a arrêté le jeune homme le 14 février 2013. La caution a été fixée à 500.000 dollars, soit un peu moins de 388.000 euros, et la famille du jeune homme n’a pas les moyens de la payer.
"Je voulais juste faire de l’esprit". Justin Carter a présenté des excuses dans une lettre au juge, rendue publique mercredi. "Ce que j’ai dit était terrible, méchant et complètement stupide", écrit le jeune homme, selon CBS News. "Je n’essayais pas de faire peur à qui que ce soit, je voulais juste faire de l’esprit et me montrer sarcastique", poursuit-il.
Une pétition lancée sur le web. Les parents de Justin Carter ont lancé une pétition en ligne pour réclamer la libération de leur fils, soulignant que les autorités avaient eu une réaction excessive. "Cela crée un précédent dangereux que de punir des gamins, qui disent bien souvent des choses étranges, et qui relèvent, je pense, de la liberté d’expression", note Jennifer, sa mère. La pétition a recueilli plus de 74.000 signatures. A en croire le père du jeune homme, il y a urgence : en prison, Justin Carter aurait subi des violences et aurait été placé à l’isolement pendant plusieurs jours, indique la NPR. S’il est condamné, le jeune homme risque jusqu’à dix ans de prison.