En juillet 2013, Detroit annonçait sa faillite, devenant un symbole peu reluisant de la crise financière de 2008 aux Etats-Unis. Mercredi, la ville est sortie officiellement de la faillite, après avoir renégocié sa dette colossale de près de 18 milliards d’euros. Pour le gouverneur de l’Etat du Michigan, Rick Snyder, "maintenant, le plus important est d’ouvrir un nouveau chapitre pour la ville où il s’agira de la faire revenir à la croissance après des décennies de déclin". Et ce n’est pas gagné. Car si Detroit est bien sortie de la faillite, elle n’est pas pour autant tirée d’affaire.
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Des finances toujours sous contrôle. Avec la fin de la faillite, le maire et le conseil municipal de Detroit vont enfin retrouver leurs pouvoirs de gestion. Kevyn Orr, nommé administrateur d’urgence de la ville en mars 2013, va de son côté pouvoir rentrer chez lui, à Washington, indique The Detroit News. Mais les finances de la ville restent toutefois sous le contrôle d’une commission, composée de représentants de l’Etat du Michigan. Et la ville, qui a sollicité un grand nombre d’avocats et de consultants financiers, se retrouve avec une facture salée à régler, pour laquelle elle a déjà provisionné la somme de 177 millions de dollars, note USA Today.
Tout est à refaire. Cette somme astronomique fait partie du plan de sortie de la faillite, qui a été approuvé par la justice américaine. Il prévoit en effet une renégociation de la dette de la ville, d’un montant astronomique de 18 milliards de dollars. Detroit a réussi à obtenir 1,7 milliard de dollars afin de se reconstruire, car tout, ou presque, est à refaire. Les infrastructures urbaines sont en ruine. "Nous devons refaire un système d’eau, un système de bus et un système financier", énumère le maire, Mike Duggan, dans le New York Times. Côté électricité, ce n’est pas mieux : début décembre, la ville a subi une panne géante, qui a privé de courant les écoles, les hôpitaux et les prisons. Sans compter les lampadaires défectueux, dont un certain nombre ont tout de même déjà été remplacés. La mairie doit aussi raser environ 40.000 maisons laissées à l’abandon.
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Chômage élevé et retraites en baisse. Et ce n’est pas parce que Detroit n’est plus en faillite que tous ses problèmes économiques ont disparu : le taux de chômage de la ville est toujours deux fois supérieur à la moyenne observée dans le Michigan, selon le maire. La population de l’ancienne capitale de l’automobile n’a cessé de décliner et si Detroit veut retrouver des sources de revenus pour éviter de s’endetter à nouveau, il lui faudra regagner une forme d’attractivité. Parmi les habitants qui sont restés, la grogne menace : le plan de sortie de faillite prévoit en effet une baisse des retraites pour les employés municipaux.