L’INFO. Une "catastrophe pour le monde en développement". Voilà ce que prédit le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, si aucun accord n’est trouvé à Washington entre républicains et démocrates pour le relèvement du plafond de la dette. Le temps presse : le délai prend fin mercredi à minuit. Au-delà de cette échéance, le Trésor américain ne pourra plus emprunter. Le Fonds monétaire international a élaboré trois scénarios de crise. Dans le pire des cas, "le choc serait de même ampleur pour l’économie mondiale que le fut la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, tant sur le plan financier qu’en termes économiques", indique Le Figaro.
A court terme. Un défaut de paiement des États-Unis ne changera dans l’immédiat "pas grand-chose dans la vie de tous les jours", explique sur Europe 1 Thomas Snégaroff, historien, spécialiste des Etats-Unis. Le Trésor dispose d’"un peu de réserve, 30 milliards de dollars, qui permettent de tenir a priori entre le 22 et le 28 octobre", le temps, peut-être, de trouver un accord. En revanche, les conséquences seront "immédiates" sur la valeur du dollar, qui risque de chuter, tout comme les places financières de la planète. L'agence de notation Fitch a aussi prévenu qu'elle envisageait de retirer aux États-Unis leur triple A.
A long terme. A l’heure actuelle, le dollar est un "pilier du système monétaire international", selon l’économiste Benjamin Carton, cité par RFI. Or, un défaut de paiement américain remettrait sérieusement en question cette place prépondérante, au profit, peut-être, d’autres monnaies comme l’euro ou le yuan chinois.
Les autres conséquences d’un défaut de paiement sont difficiles à quantifier tant la situation est inédite. Le Trésor américain se contente de citer en exemple la crise budgétaire de 2011, au cours de laquelle la simple évocation d’un défaut de paiement avait coûté aux États-Unis leur triple A chez Standard & Poor’s et fait s’effondrer Wall Street, indiquent Les Échos. De quoi engloutir une partie des économies des Américains, qui dépendent en grande partie de la Bourse, notamment pour leurs pensions de retraite. Et à plus long terme, le scénario du pire a tout du film catastrophe : pour subsister sans emprunter, l’État américain "devrait réduire ses dépenses domestiques d’un tiers", selon Le Figaro. Les réductions de dépense atteindraient les 4% du PIB et feraient perdre leur emploi à des millions d’Américains, en quelques mois.
Et ailleurs. Les effets d’un défaut de paiement de la première économie mondiale se feraient sentir bien au-delà des frontières américaines. A prévoir côté européen, une "augmentation des prix à la pompe", explique Thomas Snégaroff. En cas d’effondrement du dollar, les producteurs de pétroles vont en effet "tout faire pour maintenir leurs gains" et donc augmenter les prix du pétrole. Mais la hausse des prix ne devrait pas concerner que le carburant : "l’ensemble des prix va augmenter", prévoit l’historien. Dimanche, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a mis en garde contre un risque de "récession" au niveau planétaire. De quoi tuer dans l’œuf la très timide reprise économique.
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