Laurent Fabius a déploré vendredi matin sur Europe 1 l'absence de "pilote dans l'avion" à propos de la crise de la dette qui touche actuellement l'Union européenne. "Tous les pays d'Europe sont en risque, et pas seulement la Grèce, l'Irlande ou le Portugal", a-t-il expliqué.
"Il y a deux solutions pour s'en sortir. La meilleure : que tous les pays se mettent d'accord pour communautariser, cela signifie qu'il y ait plus de solidarité, des ponts pour l'endettement général européen, mais aussi baisser les exigences financières que l'on impose à la Grèce", a expliqué l'ancien Premier ministre.
"La France n'est pas très bien placée"
"Elles sont absolument impossible à satisfaire. Evidemment, les Grecs ont fauté et il est parfaitement légitime qu'il y ait un plan dur à respecter. Mais quand on regarde techniquement, pour qu'ils remboursent ce qu'on leur a prêté, ils doivent avoir un excédent de leur budget de 6% pendant 30 années consécutives. Aucun pays au monde n'a jamais réussi ça. Il faut soit communautariser tout cela, avec plus d'intégration européenne, ou une restructuration ordonnée de la Grèce avec soit une diminution, soit un allongement de la durée de remboursement", a ajouté le député PS.
"Malheureusement, la France n'est pas très bien placée. Nous avons, à la fin de ce quinquennat, une dette qui va se monter à près de 90% de la richesse nationale, ce qui est énorme. Mais ce que l'on ne dit jamais, non seulement cette dette est devenue énorme, mais en plus, elle est contractée à 70% par des non-résidents et qu'elle est à maturité courte. Si les taux d'intérêts augmentent, il va falloir payer plus dans les remboursements".