Deux Français liés à Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) ont été arrêtés au Yémen, a indiqué samedi un haut responsable de la sécurité. "Lors des deux derniers jours, deux ressortissants français accusés d'appartenir à Al-Qaïda ont été arrêtés", a confirmé le directeur du service de sécurité nationale, le général Mohammed al-Ahmadi, sans préciser si cette arrestation était liée aux attentats en France la semaine dernière.
Des proches des Kouachi ? Les deux hommes sont actuellement interrogés. Il pourrait s'agir de proches des frères Kouachi, les auteurs de l'attentat à Charlie, le 7 janvier. Selon la justice française, des proches de Chérif Kouachi sont en effet des "terroristes djihadistes" qui se trouvent "actuellement au Yémen et en Syrie", places fortes du jihadisme.
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Une "vengeance" revendiqée. Aqpa a d'ailleurs revendiqué mercredi l'attentat contre le journal satirique français Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts le 7 janvier à Paris. "Nous, Al-Qaïda dans la péninsule arabique, revendiquons la responsabilité pour cette opération comme vengeance", déclare l'un des dirigeants d'Aqpa, Nasser Ben Ali al-Anassi, dans cette vidéo en arabe, sous-titrée en anglais. L'attaque a été commise par deux Français, les frères Saïd et Chérif Kouachi, tous deux partis au Yémen.
Ce dernier a reconnu auprès de BFM s'est entraîné aux côtés du groupe djihadiste au Yémen en 2011. Et selon des sources locales au Yémen, Saïd Kouachi avait fréquenté dans ce pays une université fondamentaliste avant de s'entraîner au maniement des armes avec Aqpa.
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Une attaque "demandée" aux frères Kouachi. Autre information : Nasser Ben Ali al-Anassi affirme : "nous tenons à préciser à l'intention de la nation musulmane que c'est nous qui avons choisi la cible, financé l'opération et recruté son chef". "L'opération a été menée sur ordre de notre émir général Ayman al-Zawahiri [le chef d'Al-Qaïda] et conformément à la volonté posthume d'Oussama Ben Laden". Il justifie aussi l'attentat en affirmant que "c'est la France qui a commis des crimes au Mali et au Maghreb islamique", et fait également référence à l'intervention française en Centrafrique.
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1.000 activistes venus de plusieurs pays. Le groupe Aqpa, né de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda, est considéré par Washington comme le bras le plus dangereux du réseau extrémiste. Très actif au Yémen, il s'est aussi distingué par des attentats ou projets d'attentats à l'étranger comme la tentative de faire sauter en vol un avion de ligne américain à Noël 2009. "Il y a environ 1.000 activistes d'Al-Qaïda au Yémen en provenance de 11 pays arabes et non-arabes", a déclaré un haut responsable de la sécurité.