En Iran, on les appelle des "mohareb", c’est-à-dire des ennemis de Dieu. Deux opposants au régime ont été pendus jeudi. Ils étaient accusés d’avoir cherché à renverser la République islamique.
Il s’agit des deux premières exécutions d'opposants depuis le début de la grave crise politique déclenchée par la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin. Les deux monarchistes avaient été condamnés à mort en octobre, dans le cadre d'une série de procès d'opposants et de manifestants arrêtés lors des émeutes ayant suivi l'élection présidentielle.
Des exécutions "injustes"
La Maison Blanche a "condamné fermement" ces exécutions "injustes". "Tuer des prisonniers politiques qui exercent leurs droits universels n'apportera pas à la République islamique le respect et la légitimité qu'elle recherche. Cela ne servira qu'à isoler davantage le gouvernement iranien du monde et de son peuple", a déclaré un porte-parole, Bill Burton.
Les deux hommes appartenaient au groupe monarchiste Tondar (Assemblée du Royaume d'Iran), et ont avoué avoir récupéré des explosifs et planifié des projets pour assassiner des responsables" iraniens, a déclaré le procureur de Téhéran, à la télévision d'Etat.
Neuf autres émeutiers condamnés à mort
Le communiqué annonçant l'exécution des deux hommes a par ailleurs révélé que neuf autres "émeutiers" avaient été condamnés à mort et attendaient une décision de la cour d'appel.
Jusqu'à présent, seules cinq condamnations à mort avaient été annoncées par les autorités dans les procès ayant suivi les manifestations de juin.
Plus de 4.000 manifestants et opposants, selon les chiffres officiels, avaient été arrêtés pendant et après les grandes manifestations antigouvernementales de juin ayant suivi la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Celles-ci ont fait 36 morts selon les autorités et 72 selon l'opposition. La plupart ont été relâchés mais au moins 140 ont été jugés, et parfois condamnés à de lourdes peines de prison.