L'info. Il aura fallu trois mois pour que l'information soit rendue publique. Jeudi, Barack Obama a reconnu publiquement qu'une attaque de drones menée par l'armée américaine contre une faction d'Al Qaeda avait provoqué la mort accidentelle de deux otages occidentaux en janvier dernier. "Nous n'avions aucune raison de croire que des otages étaient détenues par les hommes d'Al-Qaïda dans cette région à la frontière entre Afghanistan et Pakistan." Les deux victimes, l'une américaine, l'autre italienne, étaient prisonniers de l'organisation terroriste depuis 2011 et 2012. Ils étaient tout deux impliqués dans des actions humanitaires dans la région.
Le profil des otages tués. L'otage italien s'appelle Giovanni Lo Porto. Travailleur humanitaire originaire de Palerme, en Sicile, il avait 38 ans. Il travaillait pour l'ONG allemande Welt Hunger Life dans la région du Pundjab quand il a été enlevé trois jours après son arrivée, explique la Stampa (en italien). C'était un homme expérimenté, qui comptait déjà des séjours en Centrafrique et en Haïti à son actif. Son compagnon d'infortune américain était plus âgé. Le docteur Warren Weinstein, spécialiste des relations internationales et de l'économie, travaillait au développement de la région, comme l'explique le Huffington Post (en anglais). Il avait été enlevé à Lahore, une mégalopole pakistanaise située à l'est du pays, près de la frontière indienne. La Maison Blanche a en outre ajouté que les deux familles des victimes seraient "indemnisées".
JUST IN: White House says counterterrorism operation in Jan. killed 2 innocent hostages held by al-Qaeda. - @MajorCBSpic.twitter.com/MhHfh2Bh1D— CBS News (@CBSNews) 23 Avril 2015
Deux Américains impliqués dans Al-Qaïda également tués. La Maison-Blanche a bien évidemment présenté ses condoléances à leurs familles. Mais aussi annoncé la mort probable de deux autres ressortissants américains lors de la même opération pour l'un et dans une attaque parallèle pour l'autre.
Ces deux hommes, des "membres éminents" et des "dirigeants" d'Al-Qaïda s'appelaient Ahmed Farouq et Adam Gadahn. Dans son communiqué, la Maison-Blanche précise qu'ils n'étaient pas spécialement visés par cette opération et que l'armée ignorait tout de leur présence sur place à eux aussi. Adam Gadahn, dit "Azzam l'Américain", était considéré comme le porte-parole d'Al-Qaïda.
Après trois mois de silence Barack Obama a affirmé vouloir "dire la vérité" au monde et au peuple américain, assurant néanmoins que l'opération avait du rester secrète jusqu'alors. Le président a également promis que ses services "tireraient les leçons de cette tragédie" dont il assume "l'entière responsabilité".
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