Die Partei, promet de "buter les 100 Allemands les plus riches"

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ZOOM - C’est l’une des treize propositions loufoques de ce parti politique allemand.

"Nous prenons la politique très au sérieux". Martin Sonneborn, rédacteur en chef de la revue satirique Titanic, équivalent de feu Hara Kiri, dirige "Die Partei", un parti politique allemand aux idées loufoques. Bien qu’il n’a aucune chance de remporter le moindre siège au Bundestag - il faut au minimum 5% des suffrages - Martin Sonneborn a mis un point d’honneur à être le poil à gratter de la campagne pour les élections législatives qui se tiennent dimanche.

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Contacté par Europe1.fr, Martin Sonneborn a accepté de répondre à une interview "mais seulement si elle se fait en allemand". Hors de question de parler anglais, bien qu’il maitrise la langue. A l’autre bout du fil, un homme au ton assuré, qui présente, avec tout le sérieux d’un candidat au Parlement, son programme en treize points.

"Buter les 100 Allemands les plus riches". D’abord, Die Partei souhaite construire un mur tout autour de l’Allemagne pour empêcher les "mauvais" flux financiers d’entrer dans le pays. "Nous prônons aussi la redistribution des richesses. Pour cela, nous avons édité des affiches de campagne sur lesquelles nous promettons, si nous sommes élus, de laisser nos électeurs buter les 100 Allemands les plus riches", lâche-t-il. Die Partei propose aussi l’instauration de 17% de fainéants dans les conseils d’administration des entreprises et la suppression des médias publics, comme cela a été fait en Grèce.

Angela Merkel "dans une cage dans un stade". Crédité selon lui de "3% des intentions de votes parmi les moins de 18 ans" [qui ne votent pas, NDLR] - et de moins de 1% des voix, selon les sondages - Martin Sonneborn "n’aurait jamais pensé que [son] parti irait si loin" lorsqu’il l’a créé en 2005. Aujourd’hui, Die Partei siège même au Parlement de Lübeck. "Nous sommes élus par des gens très jeunes et les vieux meurent petit à petit. Donc je nous vois, sur la durée, comme un parti qui prendra quoi qu'il arrive le pouvoir en Allemagne", analyse-t-il très sérieusement.

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Martin Sonneborn se félicite d’occuper des terrains que les autres partis délaissent, tels que le sexe. "On ne verra évidemment jamais Angela Merkel parler de sexe", explique-t-il à Europe1.fr. "D’ailleurs, si nous sommes élus, notre première mesure concernera la chancelière", ajoute-t-il. "Nous organiserons un procès spectaculaire. Je voudrais qu'elle se tienne dans une cage, dans un stade, et justifie son action gouvernementale en public", confie-t-il.

Un humour (trop) noir… Des propositions totalement loufoques qui font sourire les Allemands… du moins les plus jeunes. "Die Partei est connu pour tourner en dérision toutes les propositions des autres partis et pour n’avoir aucune chance de remporter un siège", explique Hélène Khol, correspondante d’Europe 1 à Berlin. "Ils font beaucoup rire les jeunes mais pas du tout les plus âgés qui représentent pourtant un électeur sur trois", ajoute-t-elle.

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Dans les rues de Berlin, Hélène Khol a souvent vu des affiches de campagne du Die Partei. Des affiches très provocatrices comme celles montrant des enfants syriens victimes de gazage et sur lesquelles on pouvait lire : "Die Partei est pour la suppression des cours de chimie". Un humour très noir qui en fait sourire certains, mais choque les parents des élèves de l’école primaire devant laquelle les affiches ont été placardées.

A la veille du scrutin, Martin Sonneborn refuse de s’avouer vaincu, malgré les sondages. Le président de Die Partei se "réjouit" même de pouvoir bientôt travailler avec "Monsieur" Hollande. "J'aime beaucoup travailler avec des hommes de petite taille, simplement parce qu'on peut les dominer et les diriger d'en haut", conclut-il… le plus sérieusement du monde.