Être un gros dormeur ou un insomniaque n’est pas bon pour le cœur. C’est ce que révèle une étude menée sur la population américaine, et dont les résultats ont été présentés à Chicago dimanche. Les personnes dormant moins de six heures par nuit voient ainsi leur risque d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus doubler. La probabilité d’avoir une défaillance cardiaque est quant à elle multipliée par 1,6.
"Impact sur la santé cardiaque"
Les accros au sommeil ne sont pas mieux lotis : une personne dormant plus de huit heures par nuit a deux fois plus de risque d’avoir une angine de poitrine, et 1,1 fois plus de risque de développer une maladie coronarienne.
"Nous avons désormais une indication que le sommeil peut avoir un impact sur la santé cardiaque", résume le Dr Rohit Arora, professeur à la faculté de médecine de Chicago. Il est le principal auteur de ces travaux, qui portent sur environ 3.000 personnes de plus de 45 ans ayant participé à une vaste enquête nationale sur la nutrition aux Etats-Unis.
Des résultats à vérifier
Les effets sont déjà connus pour le manque de sommeil, qui concernerait 6% des adultes américains, selon la chaîne ABC. Ne pas dormir assez est "lié à une hyper-activation du système nerveux sympathique, à l’intolérance de l’organisme au glucose, au diabète, à un accroissement des niveaux de cortisone dans le sang, à la tension artérielle, au rythme cardiaque au repos et à des bio-marqueurs d’inflammation", autant de facteurs qui peuvent être à l’origine de maladies cardiovasculaires.
Mais pour l’excédent de sommeil, les scientifiques cherchent encore à savoir quel peut être le lien avec des problèmes cardiaques et les résultats devront être vérifiés à l’aide d’études cliniques, sur une longue durée.
Il faudrait dormir entre 6 à 8 heures
"Il semble donc qu’une durée de sommeil quotidienne de six à huit heures présente le risque le moins élevé de maladie cardiovasculaire sur le long terme", conclut le Dr Rohit Arora.
Pour le scientifique, cette étude démontre en tout cas que les médecins devraient plus parler de sommeil avec leurs patients. "Les praticiens doivent commencer à interroger leurs patients sur leur sommeil, particulièrement s’ils ont déjà un risque accru de maladie cardio-vasculaire", plaide-t-il dans le magazine U.S. World and News Report. "C’est une chose simple à évaluer dans le cadre d’un examen clinique, cela ne coûte rien et pourrait aider les patients à adopter de meilleures habitudes de sommeil".