L'info. Deux manifestants ont été tués au Caire et un club de la police et le siège de la Fédération égyptienne de football ont été incendiés samedi. Des supporters de l'équipe d'al-Ahly, du Caire, sont en effet en colère après les peines prononcées contre des personnes jugées pour un drame du football survenu l'an dernier à Port-Saïd.
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Des heurts violents. Deux manifestants sont morts lors de heurts avec la police près de la place Tahrir. l'une des victimes est "morte asphyxiée" dans l'ambulance où elle avait été transportée après avoir respiré des gaz lacrymogènes tirés par les forces de l'ordre. Le club de la police et le siège de la Fédération égyptienne ont été brûlés au Caire. A Port-Saïd, sur le canal de Suez, des centaines de manifestants ont bloqué le trafic des ferries, qui permettent aux habitants de se rendre sur la rive opposée. Ils ont aussi incendié des pneus et déployé une banderole réclamant "l'indépendance pour Port-Saïd".
Le siège de la Fédération égyptienne de football incendié :
Des peines de mort confirmées. A l'origine de cette colère, les décisions du tribunal du Caire, qui jugeait la tragédie de février 2012 : 74 personnes, dont une majorité de supporters d'al-Ahly, avaient trouvé la mort après un match à Port-Saïd contre l'équipe locale, al-Masry. Après la victoire d'al-Masry, des centaines de supporters avaient envahi le terrain et lancé des projectiles vers ceux d'al-Ahly. La police avait alors été très critiquée pour sa passivité.
En janvier, 21 personnes ont été condamnées à mort dans cette affaire. Ces condamnations ont été confirmées samedi et des peines de prison allant de un an à la perpétuité ont été prononcées. Le tribunal de Port-Saïd, siégeant au Caire pour des raisons de sécurité, a également annoncé 24 condamnations à des peines de prison - dont cinq à perpétuité - ainsi que 28 acquittements.
Des policiers acquittés. Mais pour les supporters, l'acquittement de plusieurs policiers et la clémence de certaines peines ne passe pas. A Port-Saïd, les manifestants ont protesté contre le maintien des peines capitales, qui visent principalement des supporters du club local. Certains accusent aussi d'anciens partisans du président Hosni Moubarak, renversé en 2011, d'avoir fomenté l'affaire pour attiser les tensions en Egypte. Le Mouvement du 6-Avril, une organisation de jeunes pro-démocratie, s'est ainsi insurgé : "ces verdicts ne touchent pas ceux qui ont réellement perpétré le crime, les chefs du ministère de l'Intérieur et les membres du conseil militaire", au pouvoir à l'époque.