Deux mois et demi après le drame de Port-Saïd, voici venu le temps du procès en Egypte. 75 personnes, dont neuf policiers, sont jugées depuis mardi pour leur responsabilité dans les violents incidents qui ont causé la mort de 74 personnes, le 2 février dernier, en marge d'un match de football entre les clubs Al-Masry et Al-Ahly.
Pour des raisons de sécurité, le procès se tient au Caire. Deux des personnes poursuivies sont des adolescents. Ils sont présentés à un tribunal pour mineurs.
A l'issue de la rencontre, des centaines de supporteurs d'Al-Masry avaient envahi le terrain avant de pénétrer dans le secteur du stade réservé aux supporters visiteurs. Des scènes de bagarres violentes et de bousculades avaient eu lieu, dans une indescriptible cohue.
Les violences ont débuté juste après la fin du match :
Les forces de sécurité pointées du doigt
Les violences de Port-Saïd avaient relancé le mouvement de contestation contre l'armée, au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, de nombreux témoins et responsables politiques pointant du doigt l'inertie des forces de l'ordre et les failles du dispositif de sécurité.
Dans les cinq jours qui ont suivi le drame, des milliers de personnes ont défilé contre les forces de l'ordre, et des violences entre policiers et manifestants ont fait 16 morts au Caire et à Suez.
Une enquête parlementaire a d'ailleurs clairement mis en cause la négligence de la police, l'accusant d'avoir sous-estimé la possibilité d'affrontements dans le stade de Port-Saïd alors même que des supporteurs avaient quitté le stade parce qu'ils redoutaient des violences.