L'INFO. "On ne peut pas continuer comme ça", a réagi, en exclusivité sur Europe1 samedi soir, le Président du Conseil italien, Enrico Letta alors que la Méditerranée s'est, à nouveau, transformée en cimetière vendredi après un naufrage près de Malte et Lampedusa qui a coûté la vie à des dizaines d'immigrés venus de la Corne de l'Afrique.
Une "urgence" à l'agenda du prochain sommet de l'UE. "On est dans une urgence réelle", a insisté Enrico Letta qui s'est félicité de l'initiative de la France d'inscrire la question de la gestion de l'immigration clandestine à l'ordre du jour du sommet européen des 24-25 octobre prochains. "Je suis très content de cette proposition du Premier ministre français", a-t-il dit en appelant à "trouver des solutions". Pour lui, en l'état, "il n'y a, hélas, pas de solutions efficaces pour faire face au drame que l'on est en train de vivre".
"Il faut une politique européenne"
L'appel aux partenaires européens. Le Premier ministre italien plaide pour davantage de solidarité européenne face à ce genre de drames : "il faut une politique européenne pour changer les choses", a-t-il estimé.
Frontex, un pilier à renforcer. Renforcer le dispositif européen Frontex ? "C'est le premier pilier", a estimé Enrico Letta. Il n'est pas le seul à le penser : cette semaine, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, la Suédoise Cecilia Malmström, a déjà demandé davantage de moyens pour l'agence européenne afin de mener "une vaste opération de sécurité et de sauvetage" en Méditerranée, de Chypre jusqu'à l'Espagne.
Mettre en oeuvre "immédiatement" Eurosur. Le chef du gouvernement italien a aussi appelé l'Union européenne à mettre en oeuvre "immédiatement" Eurosur, système de surveillance des frontières de l'UE avec les pays de la Méditerranée. "Il faut qu'on mette en marche immédiatement Eurosur, il faut que chaque pays soit mis en condition de faire son travail", a-t-il dit. "Il faut qu'il y ait d'avantage de moyens pour surveiller la Méditerranée, et aussi qu'il y ait les conditions pour que les bateaux et avions qui ne sont pas italiens ou maltais ou grecs puissent faire leur travail sans avoir de problèmes juridiques". Le Parlement européen a donné jeudi son aval à la mise en place en décembre d'Eurosur.
La sortie de Marini ? "Facile..." Appelé, enfin, à réagir sur la sortie du sénateur Philippe Marini - qui a dit, samedi, regretter la disparition du régime Kadhafi - Enrico Letta a jugé : "c'est très facile de dire des choses de ce genre mais cela ne change rien à la réalité de la situation".