Du black metal dans les salons feutrés de la diplomatie ? Ce n'est plus à exclure depuis que la Norvège a décidé d'inclure dans le curriculum de ses futurs diplomates l'étude de ce genre musical, longtemps associé aux mouvements satanistes et à la destruction d'églises. Dans le cadre de leur formation, une vingtaine d'apprentis-diplomates ont consacré cette année une session entière à s'initier au black metal, à son histoire et aux circonstances qui ont fait de la Norvège un haut-lieu du genre, a-t-on appris vendredi auprès de l'Académie diplomatique norvégienne. "L'objectif, c'est de montrer la culture norvégienne dans toute sa diversité. Dans le domaine musical, l'éventail va d'Edvard Grieg (1843-1907 - compositeur de la période romantique, ndlr) au black metal", a déclaré à l'AFP le directeur adjoint de l'Académie, Steinar Lindberg, qui a dit vouloir renouveler l'expérience.
"En Italie, au Japon ou en France, des jeunes apprennent le norvégien pour décrypter les paroles des chansons. Le black metal est un produit d'exportation et il est donc important que les futurs diplomates s'y intéressent", a-t-il expliqué. Au fil du temps, la sage Norvège a accouché de groupes qui ont obtenu une belle notoriété dans les milieux spécialisés, tels que Mayhem, Darkthrone, Satyricon, Emperor, Enslaved, Burzum, Dimmu Borgir ou encore Gorgoroth. Parallèlement, cette vague largement inspirée par le paganisme et la mythologie norroise a été associée à des crimes et à une série d'incendies d'églises dans les années 1990. "Le genre a gagné en respectabilité depuis", a toutefois estimé Steinar Lindberg.