L’INFO. Des carcasses de cheval contenant un produit pharmaceutique interdit à la consommation humaine ont été envoyées en France, a révélé jeudi le ministre britannique de l'Agriculture. Cette révélation n’a aucun lien direct avec l’affaire de la viande de cheval travestie en viande de bœuf pour confectionner des plats préparés, mais elle confirme un peu plus le manque de transparence du commerce international de la viande. Ces carcasses ont été identifiées et "seront détruites", a fait savoir jeudi Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture
• Des chevaux traités aux anti-douleurs. Ébranlées par le scandale de la viande de cheval présentée comme du bœuf, les autorités sanitaires ont depuis multiplié les contrôles. C’est ainsi que du phenylbutazone a été retrouvé sur des carcasses de chevaux provenant d'abattoirs britanniques. De telles carcasses peuvent soit devenir de la "viande séparée mécaniquement", utilisée pour les plats préparés ou les saucisses, soit être transformées en farine animale pour nourrir d’autres espèces.
• Qu’est-ce que le phenylbutazone ? Il s’agit d’un anti-inflammatoire utilisé pour traiter les douleurs, notamment liées à l’arthrite ou aux rhumatismes. Ce produit n’est plus remboursé en France et est même interdit pour un usage humain au Royaume-Uni en raison des complications qu’il peut provoquer, notamment pour la production de cellules sanguines. Résultat, il est désormais principalement utilisé par les vétérinaires et considéré comme nocif pour la santé humaine à forte dose. "Aux niveaux auxquels il a été trouvé, une personne devrait manger 500 à 600 hamburgers par jour, composés à 100% de viande de cheval, pour se rapprocher de la dose quotidienne limite pour l'homme", a tenu à rassurer le ministre britannique.
• Que sont devenues ces carcasses ? L'Agence de sécurité alimentaire (FSA) avait annoncé sur son site qu'elle allait "travailler avec les autorités françaises pour retrouver la trace" de ces carcasses. Jeudi, Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, a indiqué que ces trois carcasses ont été identifiées dans le Pas-de-Calais et "seront détruites". "Elles ne sont pas rentrées dans la chaîne alimentaire", a-t-il encore assuré. Les animaux traités à la phénylbutazone, un anti-douleur, ne sont pas autorisés à entrer dans la chaîne alimentaire.