L'info. C’est uune publicité dont l’institut Coriell se serait bien passé. Le gouvernement équatorien accuse en effet le laboratoire basé dans le New Jersey d’avoir mis en place un trafic sanguin illégal.
Pas d'autorisation signées. En cause, des prélèvements effectués il y a de cela trente ans en pleine forêt d’Amazonie sur une ethnie indienne, les Worani, qui sont aujourd’hui environ 3.000. Les Waorani sont en effet réputés pour leur grande résistance aux maladies, ce qui a poussé le laboratoire à réaliser plus de 3.500 prises de sang auprès de 600 membres de la tribu. "Ils ont pris du sang à des Woarani, et dans certains cas, des échantillons de tissus. A peine 20% des personnes ont signé une autorisation", a précisé Mme Del Pilar Torya, sous-secrétaire d'Etat à l'Éducation et aux Sciences du gouvernement de Quito chargée du dossier. De plus, lors d’une précédente enqupete ouverte sur le sujet, les Waroani avaient déjà déclaré avoir été dupés par le laboratoire en 1990 et 1991.
8 pays concernés. L'Allemagne, le Brésil, le Canada, les Etats-Unis, l'Inde, l'Italie, le Japon et Singapour figurent parmi les pays où les échantillons ont été commercialisés. Trois organismes américains sont visés : la compagnie pétrolière Maxus, qui a opéré dans la région amazonienne d'Orellana jusqu'aux années 1990, le laboratoire Coriell et la Harvard Medical School.
Le laboratoire se défend. Le laboratoire a affirmé avoir reçu en 1991 "un seul tube" contenant "une lignée de cellules lymphoblastoïdes établie à partir d'un échantillon de sang d'un individu huaorani", de laquelle ont été extraits des échantillons d'ADN ayant servi à la recherche scientifique. Coriell dit n'avoir "retiré aucun bénéfice" de ces échantillons, dont l'original n'est plus disponible pour la recherche depuis 2010.