Une première. Une nouvelle étape pourrait être franchie dans le développement des organismes génétiquement modifiés (OGM). Un saumon transgénique pourrait en effet être autorisé aux Etats-Unis, près de vingt ans après la mise sur le marché des premiers végétaux génétiquement modifiés. Alors que les consultations publiques ont pris fin il y a quelques jours, la Food and Drug administration (FDA), l'autorité sanitaire américaine, doit donner son aval définitif. En cas de feu vert, ce serait le premier animal transgénique destiné à l'alimentation humaine, ouvrant la voie à d'autres espèces modifiées.
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Un saumon qui grandit plus vite. Développé par la société AquaBounty, ce saumon modifié a été baptisé AquAdvantage. Son patrimoine génétique ? Essentiellement celui du saumon de l'Atlantique auquel a été ajouté un gène d'un saumon chinook (ou saumon royal), une espèce pêchée dans l'océan Pacifique Nord. Cette modification permet au saumon modifié d’atteindre sa taille adulte en deux fois moins de temps que ses cousins non modifiés, explique la firme AquaBounty sur son site, photo à l'appui.
Quels risques ? Dans de premiers avis, les autorités sanitaires américaines ont estimé que le poisson modifié était "sans risque pour la sécurité alimentaire" et que son impact sur l'environnement aux Etats-Unis serait "peu significatif". AquaBounty met de son côté en avant les précautions prises pour que les saumons modifiés ne se reproduisent pas avec d'autres espèces : tous les poissons élevés par la société sont des femelles et sont stériles. Elles sont, de plus, retenues dans des bassins fermés.
Appels au boycott. Après dix-sept ans de négociations avec les autorités américaines, AquaBounty se montre optimiste : "Nous devrions obtenir le feu vert avant la fin de l'année", espère le PDG, Ronald Stotish, cité par le site des Echos. Mais alors que des associations de consommateurs appellent au boycott, plusieurs distributeurs ont prévenu qu'elles refuseraient de vendre le poisson, d'après le New York Times. Ces chaînes de supermarchés, dont Whole Foods et Aldi, représentent ensemble 2.000 magasins aux Etats-Unis, loin derrière les 4.600 magasins que, par exemple, le géant Wal-Mart possède à lui seul sur le territoire américain. Surtout, les distributeurs comme les consommateurs pourraient bien ne pas avoir le choix : la mention OGM ne sera en effet pas obligatoire sur les emballages de ces saumons.