Contenir le réchauffement climatique et se préparer à ses conséquences. C'est tout l'enjeu de cette 17e conférence de l'ONU sur le climat qui s'ouvre lundi à Durban, en Afrique du sud.
Les pays émergents craignent que l'échec de la conférence de Copenhague au Danemark ne se reproduise. En 2009, aucun objectif chiffré de réduction de gaz à effet de serre n'avait été acté.
Accord de Kyoto
Lors de cette conférence de Durban, le sujet clé sera l'avenir du protocole de Kyoto, signé en 1997 et en vigueur depuis 2005. C'est aujourd'hui, le seul traité international imposant des objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre à une quarantaine de pays industrialisés.
La période initiale de ce protocole se termine en 2012. Les pays en développement, soutenus par nombre de mouvements sociaux et d'organisations non-gouvernementales, exigent que les pays riches s'engagent à réduire leurs émissions de CO2.
Mais très peu de ces pays industrialisés, à l'exception de ceux de l'Union européenne, se disent prêts à vouloir maintenir ce protocole. Un outil de plus en plus contesté par les pays émergents qui juge la politique écologique mondial à deux vitesses : Kyoto ne s'applique toujours pas pas aux deux plus grands pollueurs de la planète, la Chine et les Etats-Unis, qui émettent plus de plus de 40% du CO2 mondial.
Un cadre juridique
Au-delà de Kyoto, les Européens souhaitent que soient posées à Durban les bases d'un futur cadre juridique qui impliquerait tous les pays. Le rôle des grands pays émergents comme l'Inde et la Chine, mais aussi des Etats-Unis, va être décisif pour éviter que cette conférence soit un nouvel échec, deux ans après la déception de Copenhague.
D'autant que l'objectif de contenir le réchauffement sous les 2°c, adopté l'an dernier à Cancun au Mexique, paraît toujours plus inaccessible au regard des émissions record de CO2. "Nous n'avons qu'une maison et, que vous soyez riches ou pauvres, c'est votre seule maison", a souligné dimanche, Desmond Tutu, l'archevêque anglican sud-africain, prix Nobel de la paix en 1984.
Le coup d'envoi est prévu à 10 heures lundi. Quelques 12.000 délégués, ministres, experts, ONG sont attendus jusqu'au 9 décembre. Un mouvement "Occupy", inspiré de "Occupy Wall Street", a quant à lui appelé à une "assemblée générale" lundi à proximité du centre de conférences, pour défendre des "solutions équitables contre le changement climatique".