Non, le gouvernement espagnol n’est pas satisfait. Loin de là. L'annonce par l’ETA d'un cessez-le-feu "permanent", lundi, est jugée trop fragile par l’Espagne. Ce n'est "clairement pas" ce que "la société espagnole espérait", a regretté Alfredo Perez Rubalcaba, le vice-président du gouvernement et ministre de l'Intérieur.
"Ce n’est pas LA nouvelle"
"En d'autres termes, ce n'est pas une mauvaise nouvelle mais ce n'est pas La nouvelle", a estimé le numéro 2 du gouvernement. L’Espagne continue de réclamer l'arrêt définitif et sans condition de la lutte armée. Et pour Madrid, cette déclaration n’est pas "la fin" de la lutte armée.
"Nous avons insisté à de nombreuses reprises sur le fait que le seul communiqué que nous voulions lire est celui dans lequel l'ETA annonce la fin, de manière irréversible et définitive (de la lutte armée, ndlr). Il est évident qu'aujourd'hui, une fois de plus, l'ETA n'a pas fait que nous espérions", a martelé Alfredo Perez Rubalcaba.
Madrid rejette aussi l'idée d'une "vérification internationale" du cessez-le-feu, comme indiqué par le groupe armé dans son communiqué. "Dans un Etat de droit, ce sont les forces de sécurité qui vérifient" un cessez-le-feu, a rappelé le numéro 2 du gouvernement.
Pas d’attentat depuis 17 mois
L’ETA n'a pas commis d'attentat depuis 17 mois. Affaibli par une série d'arrestations, le groupe séparatiste basque avait fait savoir en septembre dernier qu'il observait une trêve, mais sans préciser si la mesure serait temporaire ou définitive. Lundi, il a envoyé un communiqué au journal indépendantiste Gara, dans lequel il annonce un cessez-le-feu "permanent" et "vérifiable" comme le lui demandait depuis plusieurs mois sa vitrine politique, désormais interdite, le parti Batasuna.