L’affaire Murdoch n’en finit pas de faire des remous. Premier responsable politique touché, David Cameron : le conservateur a écourté un déplacement en Afrique pour affronter mercredi les députés britanniques, lors d’un débat extraordinaire à la Chambre des Communes. La veille, c’est Rupert Murdoch qui avait été auditionné par dix parlementaires britanniques.
Accusé d'être trop proche de Murdoch
Le Premier ministre britannique subit les foudres de l'opposition travailliste qui lui reproche une trop grande proximité avec d'anciens responsables de News of the World. Déjà accusé d'une trop grande proximité avec Rupert Murdoch, David Cameron est d'autant plus fragilisé qu'il est un ami de Rebekah Brooks, ex-directrice de la branche anglaise de News of the World.
L’opposition, emmenée par le leader travailliste Ed Miliband, lui reproche aussi une erreur de jugement en 2007 lors de sa décision d'embaucher Andy Coulson, un ancien rédacteur en chef de News of the World, comme responsable de sa communication. Ce dernier venait juste de démissionner de ses fonctions au sein du tabloïd suite à la condamnation d’un journaliste pour piratage de messageries téléphoniques. Arrêté puis libéré sous caution en début de mois, Andy Coulson a quitté en janvier ses fonctions auprès de David Cameron.
Dégringolade dans les sondages
Il est cependant peu probable que David Cameron, au pouvoir depuis mai 2010, démissionne. Mais sa politique d’austérité pourrait être plus difficile à mettre en œuvre, face aux menaces de grève des syndicats et à sa dégringolade dans les sondages. Avec 38% d’opinions positives contre 53% de négatives, il enregistre en effet sa cote de satisfaction la plus faible depuis son arrivée au pouvoir, selon un sondage Reuters/Ipsos MORI publié mercredi.
En attendant, le Premier ministre essaie de détourner l’attention sur les questions économiques et sociales. Lors d'une conférence de presse mardi au Nigeria, il a concédé que le scandale des écoutes était "un problème important" mais il s’est empressé d’ajouter : "dans le même temps, les Britanniques attendent autre chose. Ils ne veulent pas que nous détournions notre attention des questions économiques afin de créer de bons emplois, ni de l'élaboration d'une politique d'immigration favorable à la Grande-Bretagne, ni d'un système de protection sociale juste pour le peuple".