LE TÉMOIGNAGE. Il est pourtant discret, mais Edouard Elias a confié ses premiers mots à Europe 1, dans le salon réservé aux proches des ex-otages en Syrie. Quelques minutes à peine après avoir atterri à Villacoublay et retrouvé ses grands-parents et sa demi-sœur, Edouard Elias a parlé de son angoisse et sa culpabilité par rapport à ses proches. Il a versé quelques rares larmes, en demandant à son grand-père Jean-Marie s'il n'avait pas trop souffert.
Le sentiment de culpabilité. "Ce que j'attendais, c'est de revoir ma famille", a-t-il raconté, en ajoutant, soulagé : "Elle est là, elle est en bonne santé". "Ils nous ont vraiment manqué", a déclaré Edouard Elias.
"C'est surtout dur pour eux", a-t-il estimé, évoquant son sentiment de culpabilité. "Nous avons fait le choix de partir en zone de guerre", a dit Edouard Elias. Être enlevé était un "risque" à "accepter". Avant d'ajouter : "Le problème, c'est que des personnes n'avaient pas choisi (ces risques, ndlr.) : la famille. On leur inflige des souffrances étant donné qu'ils ne savent pas ce qui se passe."
Edouard Elias espère dans un premier temps "se reposer, passer du temps avec nos amis, nos parents". Mais les premiers réflexes de journaliste reviennent rapidement à la charge.
"Recommencer à travailler". Le photographe a gentiment emprunté l'appareil d'une photographe de l'Elysée pour faire un cliché de son compagnon d'infortune Didier François. "Ca fait du bien, surtout quand c'est un appareil qui ressemble à celui que j'avais avant. L'objectif est un peu différent, donc il va falloir se réhabituer", a réagi Edouard Elias avec le sourire.
Pas question d'arrêter son travail de journaliste : "Tout ce que j'attends, c'est de pouvoir reprendre un appareil et recommencer à travailler, reprendre un livre de photos, aller rencontrer d'autres photographes".
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