Egypte : Morsi est "en lieu sûr"

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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
L’ESSENTIEL - Le président déchu ne fait "pour l'heure l'objet d'aucune poursuite" judiciaire.

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- Pro-Morsi et opposition laïque rejettent le plan de transition égyptien. 

- Des attaques dans le Sinaï ont fait deux morts. 

- Le président par intérim veut intégrer des islamistes dans son gouvernement. Les Frères musulmans ont rejeté cette offre.

- Quelque 200 personnes ont été inculpées pour les violences de lundi.

- Mohamed Morsi se trouve "en lieu sûr".

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• 200 personnes inculpées. La justice a ordonné l'arrestation du Guide suprême et de plusieurs autres responsables des Frères musulmans, après les violences de lundi. Quelque 200 personnes ont été inculpées après ces affrontements qui avaient fait plus de 50 morts dans la capitale.

• Morsi "en lieu sûr". Le président déchu Mohamed Morsi, arrêté après sa destitution, ne fait "pour l'heure l'objet d'aucune poursuite" judiciaire. D'après le ministère des Affaires étrangères égyptien, il se trouve "en lieu sûr, pour son propre bien, et il est traité dignement".

• Les anti-Morsi veulent des amendements. Le plan de transition égyptien, défini par l'armée, prévoit des pouvoirs étendus pour le nouveau président par intérim et un calendrier pour de nouvelles élections présidentielles. Mais pour l’instant, il fait peu consensus. Le Front de salut national (FSN), coalition laïque, a exigé que des amendements soient apportés à la "déclaration constitutionnelle" proposée par le président par intérim Adly Mansour. Le FSN était jusque-là dirigé par le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei jusqu'à sa nomination comme vice-président chargé des relations internationales dans le nouveau gouvernement.

Quant au mouvement Tamarrod, à l'origine des manifestations de masse ayant abouti à l'éviction du président Morsi, il a lui aussi regretté de ne pas avoir été consulté pour l'élaboration du plan de transition et proposé des amendements.

Egypte, Hazem el Beblaoui /al-Beblawi, Premier ministre

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Le Premier ministre ouvre la porte aux islamistes. Ces rejets font suite à l'annonce mardi de la nomination du nouveau Premier ministre, Hazem Beblawi, qui doit engager dès mercredi des entretiens pour former un gouvernement de transition. Cet économiste de tendance libérale âgé de 76 ans, qui a fait une longue carrière dans des institutions égyptiennes et internationales, a été vice-Premier ministre et ministre des Finances en 2011, pendant la période de transition sous la direction militaire ayant suivi la chute de Hosni Moubarak.

Un porte-parole de la présidence, Ahmed al-Muslimani, a annoncé mardi que "quelques postes au gouvernement seront offerts au Parti de la Liberté et de la Justice" (PLJ), le bras politique des Frères musulmans. Une offre d'ores et déjà refusée mercredi. Les Frères musulmans ont, dès le départ, rejeté la déclaration constitutionnelle d’Adly Mansour : "Un décret constitutionnel par un homme nommé par des putschistes (...) ramène le pays à la case départ", a commenté Essam al-Erian, sur son compte Facebook.

Deux tués dans le Sinaï. Deux personnes ont été tuées mercredi dans l'attaque par des militants armés d'un point de contrôle de sécurité au centre du Sinaï, peu après l'annonce d'une autre attaque contre une base de la police au nord de la péninsule égyptienne.

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Des funérailles en cours. Dans le même temps, des funérailles des victimes de lundi se déroulaient dans un climat d'extrême tension. Les violences de lundi ont fait au moins 51 morts et 435 blessés. Selon la confrérie, des soldats et des policiers ont ouvert le feu sans aucune raison sur les manifestants. L'armée assure avoir répliqué après une attaque de "terroristes armés".