L'INFO. L'ex-raïs va pouvoir préparer plus sereinement son procès en appel pour complicité de meurtres dans la répression du soulèvement de l'hiver 2011. La justice égyptienne a ordonné mercredi la remise en liberté de l'ancien président Hosni Moubarak dans le cadre d'une affaire d'enrichissement illicite. Toutes les charges justifiant son maintien en détention ont été levées. Jeudi, la prison de Tora, au sud du Caire où il était en détention, a reçu l'ordre de libérer l'ex-président. Il a quitté la prison à bord d'un hélicoptère médicalisé un peu avant 16 heures et a été transféré dans un hôpital militaire de Maadi dans un quartier périphérique de la capitale.
Pourquoi peut-il être libéré ? Jusqu'à présent, de nouvelles accusations sont venues s'ajouter après chaque décision de remise en liberté conditionnelle, permettant le maintien en détention du président déchu. Sauf que la période maximum de détention préventive est arrivée à son terme. Libéré sous conditions dans trois affaires -pour "corruption" et "meurtre de manifestants"-, il avait déposé une demande de libération conditionnelle dans la quatrième affaire et dernière affaire, de corruption également. Néanmoins, cette libération conditionnelle ne met pas fin à son procès en appel qui doit reprendre le 25 août après avoir été ajourné la semaine dernière alors que des affrontements sanglants éclataient entre les forces de sécurité et les partisans de l'ex-président Morsi. La nouvelle audience du procès Moubarak aura lieu le jour où s’ouvrira un autre procès au Caire : celui de hauts dirigeants des Frères musulmans.
Une condamnation à perpétuité en première instance. Le premier procès d'Hosni Moubarak avait abouti en juin 2012 à une condamnation à la réclusion à perpétuité, mais la Cour de cassation a ordonné un nouveau procès, qui a commencé le 11 mai. L’ancien président et son ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adli, tous deux poursuivis avec six autres responsables du régime renversé début 2011 par une révolte populaire, n’étaient pas présents dans le box grillagé de la cour criminelle. L'ex-raïs est jugé en même temps que ses deux fils, six anciens hauts responsables des services de sécurité ainsi qu’un homme d’affaires, Hussein Salem, qui a fui vers l’Espagne. La révolte qui a renversé l’ancien président début 2011 a fait près de 850 morts, selon des chiffres officiels.