L’image est furtive : sur une civière, Hosni Moubarak, l’ex-président égyptien, renversé en 2011 par la révolte populaire, a fait son arrivée jeudi à l’hôpital Maadi, au Caire, sous haute surveillance. C’est là que l’ancien raïs, âgé de 85 ans, a été immédiatement assigné à résidence après avoir quitté la prison de Tora.
> L’envoyé spécial d’Europe 1 a rencontré des partisans de Moubarak devant l’hôpital Maadi.
Intégralement voilée, Magda confie au micro d’Europe 1 avoir patienté toute la journée. "C’est une journée inoubliable", assure-t-elle, ajoutant : "depuis deux ans, on a peur de sortir de chez nous, depuis qu’il n’est plus au pouvoir, on n’a jamais été en paix ni en sécurité et c’est pour ça qu’on est attachés à lui". Et Magda de conclure : "il nous a protégés pendant trente ans et il reste mon président".
Ahmed, lui, est "né sous Moubarak". "Pendant 22 ans de ma vie, je n’ai connu que lui au pouvoir", raconte le jeune homme, pour qui "durant tout ce temps, il a fait beaucoup de bien à notre pays". "On ne se rendra compte de la valeur de Moubarak que dans plusieurs années. La justice doit tenir compte de tout cela", lance Ahmed.
Mais la libération d’Hosni Moubarak demeure très symbolique : l’ancien raïs n’est pas libre de ses mouvements. Et dès dimanche, il doit à nouveau comparaître dans son procès pour complicité de meurtre.
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