Les manifestants en Egypte continuent de défier le pouvoir. Dimanche, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues du Caire, pour la sixième journée consécutive. Mais malgré l'appel lancé aux militaires pour rétablir l'ordre, la pression de la rue ne faiblit pas. Le centre-ville de la capitale a été bouclé. Des avions de chasse ont survolé le Caire à basse altitude, faisant trembler les fenêtres des immeubles.
"C’est dur de trouver les mots quand on entend passer ça à côté. Même si c’est juste pour impressionner, c’est violent", confie Olivier, professeur français, sur Europe 1, lundi matin. Il vit en colocation avec deux de ses collègues dans un immeuble du centre-ville de la capitale. "On entend les fenêtres se fracasser et on se demande ce qu’il se passe", poursuit-il.
"On ne sait pas jusqu’où ça va aller. C’est effrayant" :
Tous les lycées français ont été fermés et le resteront jusqu’à la fin de la semaine. Les expatriés français ont commencé à rentrer. Les groupes Lafarge et Crédit Agricole ont organisé les premières évacuations d’expatriés français et de leurs familles. Même chose pour les employés de France Telecom.
Le groupe Accor rapatrie également ses salariés. "Nous sommes en train d’évacuer notre personnel par mesure de précaution. Nous les avons réunis dans un hôtel à coté de l’aéroport en attendant que des avions soient disponibles", explique Thierry Dejame, responsable des hôtels Accor en Egypte. "Ils sont soulagés parce que s'ils n'ont pas le sentiment d’être pris pour cible, il y a une tension réelle et des pillages un peu partout au Caire", ajoute-t-il.
"Des scènes hallucinantes"
Du côté des autorités égyptiennes, le ministre de l'Intérieur a ordonné le retour de la police dans les rues, d'où elle s'était retirée vendredi, après que des pillages ont eu lieu en plusieurs endroits. David, également professeur de français près du Caire, décrit les scènes d’anarchie auxquelles il a assisté.
"J’étais en train de donner un cours de Français à mon voisin, quand quelqu’un est venu sonner à la porte et m’a dit : "viens voir il y a des casseurs". Et en à peine cinq minutes tout le monde était dans la rue. C’était impressionnant, tout le monde était en train de casser des voitures", raconte l’enseignant sur Europe 1.
"C’était vraiment des scènes hallucinantes" :
Les violentes protestations qui se déroulent depuis six jours en Egypte ont déjà fait plus de 125 morts.