La France "prend acte" de l'annonce en Egypte de nouvelles élections après une période de transition, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, peu après le renversement par l'armée du président Mohamed Morsi et la suspension de la Constitution.
"Dans la situation très dégradée et d'extrême tension de l'Egypte, de nouvelles élections ont finalement été annoncées, après une période de transition. La France en prend acte", a déclaré Laurent Fabius dans un communiqué. "Elle souhaite que les échéances soient préparées dans le respect de la paix civile, du pluralisme, des libertés individuelles et des acquis de la transition démocratique, afin que le peuple égyptien puisse choisir librement ses dirigeants et son avenir", a-t-il ajouté.
La veille, le ministre français avait appelé le président Morsi à "écouter" son peuple qui lui exprimait son "refus", face à une "situation économique terriblement dégradée". L'armée égyptienne a affirmé mercredi transférer le pouvoir politique au président du Conseil constitutionnel, Adly Mansour, jusqu'à la tenue d'une présidentielle anticipée, sans toutefois préciser la durée de cette période transitoire. L'annonce de l'armée a été accueillie par une explosion de joie par les dizaines de milliers d'opposants qui manifestaient en masse à travers le pays contre Mohamed Morsi.
Dans une première réaction, M. Morsi a dénoncé un "coup d'Etat, rejeté par tous les hommes libres du pays" et fait planer le risque de la poursuite du bras de fer. Il a ensuite déclaré qu'il restait "le président élu d'Egypte", dans un message vidéo pré-enregistré et diffusé mercredi soir.