Cinq policiers ont été tués vendredi par des hommes armés dans le Sinaï (nord-est de l'Egypte), peu après la mort plus tôt dans la journée d'un soldat dans cette région instable, frontalière avec Gaza et Israël, a-t-on appris auprès des services de sécurité. Des hommes armés circulant à moto ont tiré sur les policiers en faction devant un bâtiment officiel dans la ville de El-Arich, tuant cinq d'entre-eux, avant de prendre la fuite. Vendredi aux premières heures de la matinée un soldat égyptien a été tué dans des attaques simultanées de militants islamistes qui ont tiré à la roquette et à la mitrailleuse sur des postes de police et militaire de cette région, selon une source médicale. Deux soldats ont également été blessés dans l'attaque d'un point de contrôle de l'armée à al-Gura, dans le nord de la péninsule. Un poste de police et un bâtiment des renseignements militaires dans la ville de Rafah, frontalière avec la bande de Gaza, ont par ailleurs été attaqués à la roquette, ont ajouté des sources de sécurité.
>> L'ESSENTIEL - Égypte : les dernières infos ici
Plusieurs islamistes ont publiquement menacé de commettre des violences en représailles à l'éviction du pouvoir du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, mercredi après des manifestations massives contre lui et un ultimatum de l'armée, qui le garde en détention. Ces attaques n'ont toutefois pas été revendiquées. Les autorités égyptiennes ont fermé dans la journée le point de passage de Rafah, en raison de ces attaques. "La partie égyptienne nous a informés officiellement que le point de passage de Rafah était fermé jusqu'à nouvel ordre en raison de la situation du côté égyptien de Rafah et à Cheikh Zouaid", une autre ville du Sinaï, a indiqué le ministère de l'Intérieur du gouvernement du Hamas, au pouvoir à Gaza, dans un communiqué. Des sources de sécurité égyptiennes ont affirmé à l'AFP que le terminal, unique accès au territoire palestinien qui ne soit pas contrôlé par Israël, avait été fermé pour une période indéterminée.
La région du Sinaï est en proie à une instabilité croissante depuis la chute début 2011 du président Hosni Moubarak. Majoritairement peuplée de bédouins depuis longtemps en conflit avec le pouvoir central, elle abrite également des islamistes radicaux qui s'en servent comme base pour lancer des attaques contre Israël.